Une exposition pendant le mois de la photo ! Cela devient une très mauvaise habitude pour Pierrot Men, l’illustre représentant de la photographie malgache à travers le monde, parce qu’elle ne se produit qu’une fois par an. Comme l’année dernière, voilà qu’il revient au centre culturel Albert Camus (CCAC) pour une exposition d’une durée d’un mois environ, du 14 avril au 16 mai.
« C’est juste pour marquer le coup, le mois de la photo », explique le photographe. « On ne sait pas encore ce qui va arriver à la biennale de la photo, la Photoana, de cette année », confie-t-il. Ainsi, il faut que les artistes donnent satisfaction aux amateurs de la photographie. « D’autres photographes vont certainement exposer pour l’occasion », rassure-t-il.
La prochaine exposition de Pierrot Men ? Elle s’intitulera « Juste des images ! », un thème qui remettra en question la définition de la photographie. « C’est le plaisir de photographier », explique l’artiste. Un photographe ne cherche pas à photographier. Ce sont les photos qui parviennent jusqu’à lui. Il les immortalise. « De toute façon, les photos ne sont justes que des images », poursuit le photographe
En couleur
Les photos que Pierrot Men va exposer font partie de ce qu’il appelle « sa collection ». Des photos qui montrent des êtres humains comme à l’accoutumée, des scènes de la vie quotidienne et quelques natures mortes. Au total, une cinquantaine de photos inédites, sélectionnées parmi celles qu’il n’a pas encore exposées jusqu’ici. « On peut y trouver des photos datant de 1998 comme des photos récentes de cette année », confie-t-il.
L’une des particularités de cette exposition sera la présence des photos en couleur. Environ 25 clichés. « Chose que je n’ai jamais réalisé auparavant », avoue le photographe. Pour Pierrot Men, les photos en noir et blanc sont beaucoup plus expressives et artistiques. C’est d’ailleurs pour sa fidélité à ce style que les connaisseurs l’on qualifié comme « le maître du noir et blanc ».
Johannesburg
Pour ce qui est de sa rare exposition dans la Grande île, le lauréat du prix Leica du concours Mother Jones de San Francisco en 1994, explique qu’il a toujours l’emploi du temps trop chargé. « Je viens, par exemple, de rentrer de la foire d’art contemporain de Johannesburg, dans le cadre d’un projet de la promotion de la photographie africaine, initié par Culturesfrance », déclare-t-il. Dans la foulée, il devra également se rendre en Chine ce mois d’avril, à la foire d’art de Pékin.
Huit photographes africains, sélectionnés lors des deux dernières éditions des Rencontres africaines de la photographie vont en effet participer à ce projet. Sammy Baloji de RDC, Berry Bickle du Zimbabwe, Mohammed Camara du Mali, Saïdou Dicko du Burkina Faso, Calvin Dondo du Zimbabwe, Rana El Nemr d’Egypte, Sergio Santimano du Mozambique et Pierrot Men de Madagascar.
Pour justifier une fois de plus ses longues absences dans les galeries nationales, le photographe annonce aussi qu’il devra participer à la deuxième édition du festival panafricain d’Alger du 5 au 20 juillet…
