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Culturel

Jonny R’afa : un artiste à (re)découvrir

samedi 20 octobre 2007

Sculpteur formé à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris, traducteur en langue française de contes malgaches, musicien et auteur-compositeur de Rabodoniarivo, Jonny R’afa est un artiste pluriel. Il sera en concert au Gibus à Paris le 27 octobre. Interview.


Rabodoniarivo
Ecouter un extrait

Madagascar Tribune : Jonny R’afa, est-ce votre vrai nom ?
Jonny R’afa : Jonny Andriamanankoavy pour l’état-civil. Oui, quel prénom paradoxal pour le compositeur de Rabodoniarivo, n’est-ce pas ? Mais, pas de panique, c’est assumé. Le pseudonyme R’afa, des copains me l’ont presque imposé. Ils me trouvaient si différent (hafa) d’eux à cause de l’art, qu’ils m’appelaient ainsi. Ca se prononce d’ailleurs « r’af » et non r’afà.

Jonny R’afa
Joueur de marovany

MT : La sculpture a été, je crois, votre première passion. Dîtes-nous comment vous avez commencé ?
JR : Oui, la sculpture est une vocation, mais d’abord secrète. Vous savez comme moi qu’à Madagascar la réalité est parfois si rude qu’il y a des rêves qu’on s’interdit de faire. Au lycée, je sculptais avec la pointe d’un compas à l’insu des professeurs. Mais la sculpture réclame beaucoup de temps et je me suis alors rabattu sur les dessins, la peinture, et la musique. A la mort de mon père je suis parti étudier en Europe aux Beaux-Arts de Paris. Après avoir passé deux fois le concours j’y fus enfin admis en section sculpture monumentale (atelier Claude Viseux). La grande aventure a commencé, la même qui m’emmène devant vous aujourd’hui pour en parler.

MT : Alors pour ceux qui ne vous connaissent pas, quelles ont été vos réalisations et où peut-on les voir ?
JR : Depuis quelques années je travaille avec les Ambassades, Consulats et Représentations de Madagascar à l’étranger : à Paris aux journées africaines de l’Unesco ; à Lyon au stand du consulat de Madagascar (Village Consulaire) ; à Bayonne pour représenter les artistes malgaches au Musée Basque avec son excellence Monsieur Razafy-Andriamihaingo ambassadeur de Madagascar en France. Ces manifestations sont très importantes puisque nous y montrons les premières vitrines du pays.

MT : Et à Madagascar ?
JR : Mes oeuvres ne sont visibles que chez des collectionneurs. Monsieur José Bronfman, qui était le représantant de la Banque mondiale, ainsi que chez des diplomates et des particuliers. En 1987, j’ai exécuté le buste du poète J.J. Rabearivelo que j’ai remis en donation à l’Université d’Antananarivo, à madame Jeanine Rambeloson. J’ai également exposé au Hilton avec l’Alliance française. Puis ont suivi les manifestations artistiques Artefact I et Artefact II au Cercle germano-malagasy, où j’ai enseigné le dessin et décoré plateaux de télévisions et scènes de concert. Avec Xhy et Mâ et leurs peintures, nous y avons ouvert une brèche où des grands artistes comme D’gary, Jean Emilien et d’autres se sont produits et faits connaître par la suite.

MT : Venons en maintenant à votre musique, puisque vous êtes également musicien multi-instrumentiste. Quels ont été vos débuts ?
JR : Ici je dois parler d’un vieil ami de trente ans maintenant, Mara Carson. Nous avions quasiment appris ensemble la musique. Lui était mon guide antandroy, et moi son compagnon merina. Très jeune, je touchais à des instruments mais je ne les avais pas encore approfondis. La première fois que j’ai entendu le kabosy, c’était un petit garçon qui en jouait. Le valiha, ce sont les paysans qui m’y avaient initié. La flûte traversière je l’ai apprise en France.

MT : De Rabodoniarivo à Joe Black, est-ce votre façon de boucler la boucle ?
JR : Rabodoniarivo je l’avais composée quand j’avais 15 ou 16 ans. Il s’agissait pour moi déjà de transmettre, à travers cette mélodie, la façon dont les malgaches demandaient en mariage. Maintenant j’ai une cinquantaine de chansons prêtes à être éditées. Dont Joe Black qui est inspirée de la musique traditionnelle bretonne et chantée en français. C’est une façon de faire découvrir aux malgaches ces rythmes d’ailleurs qui me parlent réellement. J’espère qu’un jour un breton fera de même avec l’afindrafindrao.

MT : Pour terminer, vous êtes en concert le 27 octobre prochain dans une salle parisienne, le Gibus. Quel sera le programme et qui seront vos musiciens ?
JR : Le Gibus est une autre salle mythique de Paris, où des grandes stars internationales ont joué. Nous entendons y faire exploser les couleurs multiples qui font notre musique. Mon fils Rindra Hermès m’y accompagnera à la guitare. Andry (Raya) me soutiendra au chant. Et Tony Rabeson y est prévu à la batterie, si toutefois il peut se libérer de son emploi du temps serré.

MT : Merci Jonny R’afa.
JR : Merci à vous.

Propos recueillis par hRam

- Contact : andriaj@netcourrier.fr
- Blogs : http://www.afriblog.com/blog.asp?code=jonnyrafa

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