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Editorial

Indigeste régime providentiel

mercredi 1er juillet 2009 |  1099 visites  | Patrick A.

Une organisation de la société dite civile avait relevé très opportunément que les valeurs républicaines n’avaient pas vraiment pénétré les esprits à Madagascar, puisque dans notre langue, le mot pouvoir (Fanjakana) se confond avec celui de royauté. Dans nos traditions, le roi était un souverain absolu, ayant droit de vie et de mort sur ses sujets, et nos présidents successifs sont entrés assez facilement dans ce moule.

Lors de l’instauration de la République, l’influence de De Gaulle est passée par là, et la première république est passée rapidement d’un régime présidentiel à un régime super-présidentiel. Il faut dire qu’à une époque où l’on ânonnait encore dans les écoles « Nos ancêtres les Gaulois », les cadres du parti fort de l’époque, le PSD, ne pouvaient que contempler avec envie le spectacle d’une France ayant à sa tête un sauveur dont le patronyme coïncidait si curieusement avec l’Histoire du pays. Ils allaient en conséquence chercher à créer une identification similaire en présentant Philibert Tsiranana comme le Père de la Nation ou le Père de l’Indépendance.

Le pli était pris, et les successeurs de Tsiranana cherchaient tous à se prévaloir d’une glorieuse paternité : père de la Révolution Socialiste Malgache pour l’un, de la Démocratie pour l’autre, de l’indépendance par rapport à la France pour un troisième. Je vous laisse juge de la santé des rejetons issus de ces illustres gonades.

En tout cas, les Premiers Ministres lorsqu’ils existaient (la Première République se passait tout simplement de la fonction) étaient la plupart du temps de simples exécutants de la volonté du Président, qui était le véritable chef de l’Exécutif.

Le Chef de l’État n’avait de ce fait plus grande crédibilité pour exercer son rôle de père arbitre : selon les Constitutions successives, le Président de la République était par exemple aussi celui du Conseil Supérieur de la Magistrature, il exerçait le droit de grâce, supervisait l’Inspection Générale de l’État, avait le pouvoir de dissoudre l’Assemblée et de provoquer de nouvelles élections en cas de crise politique grave, et si nécessaire de proclamer une situation d’exception.

La réalité était plutôt qu’il était quasiment impossible à nos Présidents de prendre le recul nécessaire pour défaire lorsque nécessaire les actes de leur propre activité de chef de gouvernement. Et ils ne pouvaient guère se poser en arbitre posé des crises lorsqu’ils étaient à l’origine ou au cœur des dites crises.

Une telle situation ne pouvait que provoquer quelques problèmes. Lorsqu’au début des années 1990, les Conférences Régionales et Nationales entreprirent de corriger cette concentration des pouvoirs, elles eurent quelque peu tendance à sur-réagir en adoptant non seulement un régime parlementaire, mais en gravant dans le même temps dans la Constitution un système électoral à la proportionnelle au plus fort reste.

Comme l’on n’était pas à une incongruité près, il avait été cependant maintenu l’élection du Président de la République au suffrage universel direct, ce qui permit d’assister au spectacle inédit d’un bénéficiaire de la légitimité du suffrage universel regardant impuissant les marchandages plus ou moins sordides (merci Maître Ravony pour les dons de véhicules 4x4) d’une assemblée partagée.

Une telle construction ne pouvait durablement se justifier. Au lieu de rectifier le suffrage proportionnel par un dosage adéquat de scrutin majoritaire, Zafy Albert choisit de rétablir le bon vieux régime présidentiel. Ses successeurs s’empressèrent d’aller dans le même sens, ce qui fait que, si nous sommes toujours théoriquement sous la 3è République, le monstre qui ces derniers temps nous sert de Constitution ressemble à peu près autant à celle concoctée par la Conférence Nationale de 1992, que les rictus de Mickaël Jackson après sa 14è opération de chirurgie esthétique rappellent le sourire bon enfant du benjamin des Jackson Five.

Ces régimes présidentiels ont surtout contribué à produire quelques mémorables bananes [1]. La quête d’hommes providentiels a tari les argumentations ; la différenciation ne se fait plus du tout sur le sérieux et le réalisme des programmes, mais sur le sourire carnassier et les promesses non étayées de candidats dont le ramage est censé tout dire du plumage que l’électeur subira. Dans un pays dont, dit-on, la culture favorise la concertation, l’on se retrouve régulièrement dirigé par des individus dont on ne sait s’ils ont des idées, car n’ayant jamais eu à annoncer leurs intentions réelles dans les campagnes électorales.

Il est temps de rappeler que parmi les grands pays reconnus démocratiques, seuls deux d’entre eux ont un régime présidentiel. Ce sont malheureusement les plus connus à Madagascar : la France et les États-Unis. La France, si elle a guillotiné ses rois, a dû en garder une certaine mauvaise conscience : elle n’a pas réussi à renoncer à une forme de pouvoir monarchique, que ses ex-colonies perpétuent elles aussi avec beaucoup moins de réussite. Les États-Unis, quant à eux, compensent un régime présidentiel pur (pas de premier Ministre) par une stricte séparation de pouvoirs (le Président n’a pas le pouvoir de dissoudre le Congrès).

Toutes les autres démocraties ont pour leur part opté pour un régime parlementaire, et ce n’est probablement pas un hasard. Pour se présenter en tant que courant cohérent devant les électeurs, les candidats sont obligés de se définir un peu plus précisément qu’en se référant à une seule personnalité. La nécessité de coopérer au sein d’un groupe assure également un comportement plus modéré et plus consensuel que la conduite d’un homme seul, trop seul.

Notes

[1à ceux qui trouveraient que cette locution manque par trop de respect vis-à-vis de nos dirigeants passés et présents, nous rappelons que l’expression « se prendre une banane » signifie subir une déception ou un choc physique.

21 commentaires

Vos commentaires

  • 1er juillet 2009 à 07:13 | jiolaus (#1432)

    Très bonne analyse !
    C’est la chance de pays comme l’Union Indienne et Maurice d’avoir su éviter de se jeter dans le régime « providentiel » et en rester au bon régime parlementaire. Ils ont ainsi échappé à la tentation dictatoriale et, sans crise de régime, ils ont pu progresser économiquement.

  • 1er juillet 2009 à 08:09 | rajery (#2199)

    Bonjour Pat et chers amis forumistes,

    Suis tenté de poursuivre l’analyse en attirant l’attention sur deux points :

    1. Faut-il vraiment avoir une constitution ? Faisons l’inventaire des viols qu’elles ont subis au cours de ces cinquante dernières années et avouons que nous ne sommes pas faits pour ces genres de textes qui sieds à d’autres cultures ; d’ailleurs, il me semble que certains pays comme l’Israël s’est abstenu de disposer d’une constitution et ceci ne l’a pas empêché d’avoir une stabilité et un développement que nous constatons maintenant,

    2. notre culture, notre histoire, la taille de notre pays etc… ne justifient-elles pas un régime parlementaire ? d’une part, nous sommes bien réputés pour les kabary, les ady hevitra, les teny miera, les palabres etc., ce sont des institutions qu’on peut perpétuer et valoriser pour bien identifier les attentes des gens et trouver les solutions appropriées. D’autre part, le peuple pourrait difficilement adhérer aux actions initiées par un Président dont il est déconnecté. Pr Zafy a essayé de compenser cet éloignement par les raids en 4x4 avec les conséquences que nous savons.

    Les péripéties de ces dernières années ont montré que le régime présidentiel a non seulement noyauté les initiatives mais en plus il nous a créé un bouc émissaire ; il est évident que les Gasy veulent se prendre en charge (cf. les manifestations cycliques) mais seulement la manière avec laquelle on traduit cette volonté me semble inapproprié, ne misons plus sur une personne (érigée en messie puis diabolisée en fin du cycle) et responsabilisons un peu plus nos porte-voix.

    Avec la mise en place des régions le peuple de base commence à se prendre en charge, continuons le processus en mettant en place un régime parlementaire où chaque détenteur de parcelle de pouvoir sera d’abord un élu qui devra rendre compte de ses actes devant ses voisins (pardon, ses electeurs).

  • 1er juillet 2009 à 08:26 | franescof (#1060)

    Bravo pour votre article, je ne connaissais pas cet aspect de l’histoire malgache.
    Vous proposez de reprendre à la base votre système de gouvernement de l’ile. Tenez bon. C’est le seul moyen pour vous de sortir de la guerre des chefs.
    Vous constatez que la proportionnelle a été une catastrophe (en Italie ils ont été empoisonnés sans arret par ce scrutin, le notre sous la 4eme n’était pas meilleur). Avec votre intervention le peuple malgache va se saisir de ce sujet.
    TGV a tout intérêt à revenir à un système parlementaire avec un système électroral efficace. Personne ne pourra l’accuser d’avoir modifier la constitution dans son seul intérêt et il aura le temps devant lui. Meme pour R+8 qui a tendance à être trop autoritaire.Il pourra revenir au pouvoir mais avec des gardes fous
    Le système parlementaire est-il efficace ? Il suffit de regarder l’Allemagne, la Grande Bretagne et la Dame de Fer .....

    • 2 juillet 2009 à 01:13 | Tsy Vendrana (#2417) répond à franescof

      Il est hors de question que Ra8 revienne au pouvoir.

  • 1er juillet 2009 à 08:57 | Basile RAMAHEFARISOA (#417)

    Patrick A. parle de deux pays : la FRANCE et les U.S.A.
    Suivons la FRANCE pour les élections municipale,régionale,sénatoriale et des députés.Pour l’élection d’un « PRESIDENT de la République »,pour quoi pas le système américain.En résumé,il faut réviser la constitution actuelle.
    Basile RAMAHEFARISOA(2)ramahefarisoa

    • 1er juillet 2009 à 13:01 | mailomikaroka (#2508) répond à Basile RAMAHEFARISOA

      lol

      Babazy, t’as juste omis de mentionner qu’avant , il fallait faire un PUTSCH.

      Omission volontaire de ta part ou fait d’occulter de la part d’un c on-vaincu patenté !? ( oups le trait d’union c’est fait exprès ) mdr

    • 1er juillet 2009 à 15:13 | Rasoa (#1122) répond à Basile RAMAHEFARISOA

      Tiens tiens tiens,

      M. Basile a oublié d’afficher le 22.

    • 1er juillet 2009 à 15:28 | Rabila (#1379) répond à Rasoa

      un basilou peut cacher une basilette. c’est habituel chez les cheminots.

      Ca vous rappelle rien le 22222...

    • 1er juillet 2009 à 16:06 | mpitily (#1212) répond à mailomikaroka

      Mailomikaroka et cie n’ont toujours pas digéré la belle déculottée de leur dada ! ce n’est pas en s’acharnant sur M. Basile qu’ils vont faire revenir leur dada à sa place, oh non ! Lisez bien l’article de M. Patrick, Ravalo est aussi tombé dans le piège et vlan, tant pis pour lui. Les malgaches pensaient qu’il était sincère envers eux et envers Dieu en 2002 mais malheureusement il ne valait pas mieux que ses prédécesseurs qui, eux au moins, ne mettaient pas en avant leur religion pour mieux duper le peuple.

    • 1er juillet 2009 à 16:19 | mpitily (#1212) répond à Rasoa

      Ah ? Mme Rasoa ! je vous cherchais pour vous demander où était passé votre dada ? Il vous a encore posé un lapin vendredi dernier ? pauvre de vous ! Vous aviez bien écrit noir sur blanc sur ce site qu’il était déjà à Nosy Be avant le 26, non ? Jusqu’à quand croirez-vous en cet homme ?

      Il est vrai que son « minoa fotsiny ihany » de 2002 s’est mû en « minoa ahy ianareo » en 2009 et il y en a qui l’ont cru et croiront en lui toute leur vie. Réveillez-vous bon sang ! vous nagez en pleine idôlatrie là !

    • 1er juillet 2009 à 16:32 | Basile RAMAHEFARISOA (#417) répond à mailomikaroka

      mailomikaroka !!!babazy,c’est une musique de Gasy Taitra Tampoka (G.T.T. expulsés de l’Ambassade,maintenant devant le foyer universitaire malgache PARIS-ARAGO),pour défendre vazaha.
      Basile RAMAHEFARISOA(2)22ramahefarisoa

    • 1er juillet 2009 à 16:45 | mailomikaroka (#2508) répond à Basile RAMAHEFARISOA

      Complètement à l’ouest babazy ! rien à cirer de ce qui se passe à Paris, suis pas un immigré ayant délaissé sa PATRIE pour un grade de soldat-auxilliaire Hao An-Tampondoha.
      lol

    • 1er juillet 2009 à 16:50 | mailomikaroka (#2508) répond à mpitily

      mpitily inona aloha e !

      Toa manao am-pataloha raha vao maheno ny anarany fotsiny.

      Mandroso ve izao HAT izao !?

      Inona no dingana efa vita !?

      Sao dia ao @ gara Soarano aza ilay TGV, io anie ka ho an’ny Vikoviko sy Medalina e !

      mdr

      Et celui que tu encenses : il n’a aucune valeur sur tous les plans. RE-mdr

  • 1er juillet 2009 à 10:08 | Rabila (#1379)

    si le mot fanjakana sonne faux dans la musique républicaine.

    Les mots vahoaka, mponina n’évoquent aucune implication des personnes dans la vie de la cité.

    Un faux linguiste, moi, dirait que le mot « mponina » vient « onina ». Que les mponina seraient des professionnels du renoncement. Une interpretation de la majorité silencieuse.

    Il faut trouver une version malgache de l’action citoyenne. Un mot évocateur de la responsabilité, du droit et de devoir de chacun dans la vie publique.

    La lexicographie de la republique et de la démocratie doit être revue et corrigée pour coller au plus pres de la langue donc de l’ame malgache.

  • 1er juillet 2009 à 14:26 | Parole (#2602)

    Le régime présidentiel impose une charge surhumaine et l’Histoire nous montre que cela relève, au mieux, de l’utopie ou, le plus souvent, du charlatanisme.

    En revanche, le régime parlementaire partage le poids du pouvoir (et ses tentations) entre les épaules de plusieurs partis politiques (eux-mêmes composés de tendances). Le président dans ce cas est le symbole de la république, un arbitre en période trouble.

    Tous nos présidents ont parcouru la même trajectoire : prise de pouvoir préfabriquée (Tsiranana dans les fourgons de la France, Ratsiraka dans les eaux troubles du directoire militaire, Zafy après une interminable grève politique, Ravalomanana idem), engouement populaire puis désaffection et enfin rejet.

    A chaque intronisation, le peuple abandonne son esprit critique pour s’en remettre à son sauveur. Rappelons-nous cependant l’extraordinaire vent de liberté qui a soufflé durant les brèves périodes d’avant-sacre : mai-juin 1972, mai-juin 1991, décembre 2001. Mais très vite les vieux réflexes de prudence reviennent, sentir le vent, guetter les ralliements, apprendre les nouveaux codes (qui ressemblent furieusement aux anciens !).

    Pour avancer vers des horizons neufs, il faut prendre son courage à deux mains et non suivre la pente. La république n’a de sens que si elle rend service au pays, autrement ce ne sont que des arrangements douteux entre gens de pouvoir.

    Pour faire émerger le citoyen écrasé par tant de présidents, entamons le vrai dialogue politique, celui qui se fait dans une assemblée reflétant la diversité des opinions. Osons le vrai parlementarisme !

  • 1er juillet 2009 à 15:19 | Rakotoasitera Fidy (#2760)

    C’est la seconde fois que je ’rencontre’
    monsieur Patrick A.

    Je ne sais si c’est un pseudo ou un raccourci mais en tout cas c’est bien la première fois que je ’lis’ de tels propos

    Peut etre qu’avant monsieur Patrick etait là ?? peut etre ...

    La question que je me pose :

    Comment se fait il que les malagasy n’arrivent jamais à ’ingurgiter’ des
    idées venant de nos intellectuels ?

    Ou alors comment se fait il que les belles ’idées’ des intellectuels n’arrivent jamais a penetrer la ’masse’

    Vous savez , j’ai posé ces questions
    à quelques malagasy et vous savez ce qu’ils m’ont répondu

    Ramose a ! ces politicards sont tous des voleurs , ils sont là pour se remplir les poches

    Alors je leur ai demandé : Et pourquoi
    vous votez pour eux ?

    Monsieur Patrick A. : avez vous la réponse à cette question ?

    • 1er juillet 2009 à 15:28 | rom1 (#1140) répond à Rakotoasitera Fidy

      Je n’ai pas la réponse mais les electeurs l’ont !!!

      Tu dis : pourquoi vous votez pour eux si ce sont des voleurs ??

      La réponse des électeurs est simple : IL NE VOTE PLUS...( cf France et USA ou les taux d’abstention sont au dela des 50%)

      Nous sommes gouvernés par des gens qui ne recueille pas la MOITIE des voix des habitants...

      C’est dramatique mais c’est le résultat des politiques mal menées et du « Tous pourris » !!!!

  • 1er juillet 2009 à 15:50 | mpitily (#1212)

    Excellent article qui tombe bien à propos en ce temps de changement de constitution. Dommage que les lecteurs réagissent peu au sujet.

    Très bonnes analyses également de ceux qui ont réagi ci-dessus sauf pour les caciques de Ravalo, toujours aussi mauvais perdants et rancuniers, qui n’ont d’autres idées que le retour de leur dada et le harcèlement de ceux qui n’aiment plus leur dada (M. Basile en premier). Soyez constructifs et positifs chers (faux) légalistes, le temps est à la construction de l’avenir mais plus ni à la nostalgie ni à la rancune, avançons svp !

    • 1er juillet 2009 à 17:01 | mailomikaroka (#2508) répond à mpitily

      Avancer avec la HAT sur un TGV avec comme conducteur un incapable ! merci mais on préfère décliner l’offre, un accident est vite arrivé.

      - A la construction ? plutôt à la reconstruction avec des tôles rouillées et des plâtres.

      - Ni à la rancune !? BRAVO ! ! ! ! ! !
      en excluant les autres ! c’est bien vu mpitily ! (borgne ou aveugle ?)

      mdr ,

      réfléchis bien avant d’écrire et d’envoyer un post mpitily car y a plein d’incohérence dans ce que tu envoies.

  • 1er juillet 2009 à 15:53 | kakilay (#2022)

    Bonjour à tous !

    Juste quelques remarques qui ne font pas analyse.

    Je ne pense pas que ce soit la refonte d’une constitution la solution à notre problème. J’annonce de suite la couleur : je suis pour un régime présidentiel fort. Pourquoi ? C’est une autre question.

    La question est de savoir si les hommes de ce pays veulent donner du « hasina » à ce qui doit l’être.

    Au lendemain du putsch, et je me répète, un ténor du parti AVI, a trouvé intelligent de baptiser le tour de passe-passe, et tout ce qui s’ensuit comme « adigasy ». Dans sa tête, tout ce qui s’est passé est dans l’esprit Malagasy.

    J’entends des ténors de la HAT, et même un certain, ( car c’est dans l’esprit du temps), Lylison, que nous n’avons rien à apprendre des autres. Que par essence, la culture Malagasy est bonne. Du droit de l’Homme ? c’est nous qui sommes les champions. Amnesty, GIC ??? allez voir ailleurs...

    Or je pense que c’est cet « a priori » qui doit être remis en question.

    Comment se fait-il que cette culture, excellente par définition, engendre toujours des monstres ?

    Sont-ce toujours des exceptions ?

    Des hommes doivent se dresser contre ceux qui veulent faire croire aux Malagasy et au monde entier qu’un coup d’État : c’est un détail.

    Il est incompréhensible que le CI, du moins dans ses affirmations, soit plus bavard et tatillon que nous, sur cette question. A la fameuse question : la boucler ou l’ouvrir ? Oui, l’ouvrir : et plutôt deux fois qu’une. On ne peut pas de suite passer à la question suivante, donc « des assises ». Les assises, oui, à la condition que la première et la seule question à poser d’ABORD soit : est-ce qu’un coup d’État est politiquement correct ? Si oui, confectionner toutes les constitutions du monde, je ferais toujours partie de ceux qui ne se sentent pas bien. Car des candidats au putsch feront toujours légion.

    Si non, alors faisons une cérémonie officielle et solennelle, pour le bannir. Dans une autre culture, la notre en l’occurrence, on l’appelle « Velirano ». Déclarons au monde entier et à nous même, que nous ne voulons PLUS de cette culture politique qui privilégie la force et le « voyourisme ». Un coup d’État, ce n’est pas un accident. C’est une Horreur ! De l’ordre du « faire manger de l’excrément à une personne humaine, ou un cadavre » dans la culture malagasy, cela s’entend.

    Deuxième question : comment faire pour que la HCC soit crédible ?

    N’oublions jamais que la fameuse ordonnance a été écrite après qu’un palais présidentiel ait été attaqué par des militaires. Que le soir du 16 mars jusqu’au petit matin du 17, le chef de la garde présidentielle a lancé des appels sur Radio Mada pour que le CAPSAT n’attaque pas Iavoloha, et que le président en exercice est prêt à dialoguer. Silence radio. N’oublions jamais que les tractations et la rédaction de la passation s’est faite dans une caserne, dans le fief des CaPSAT.Que sa première lecture s’est faite, et c’est tout un symbole, sous la surveillance des colonels dont nous savons aujourd’hui quant à leurs respects du droit et de la Constitution. Alors quel crédit donner à la HCC dans cette ambiance ?

    On aura beau officialiser le FIS, son Père sera toujours le CApsat, et son Saint Esprit, le coup d’État.

    Nous le voyons trés bien : il faut des préambules, à ces « assises » et à cette « fameuse » Constitution à écrire.

    Que la paix soit d’ABORD dans les cœurs, après : au travail !

    Vivement la concertation consensuelle et inclusive !

    Kakilay

  • 2 juillet 2009 à 07:24 | ubuntu (#2514)

    Je partage votre vision Patrick A. Le régime parlementaire pourrait permettre d’éviter les crises cycliques que nous connaissons... Le président serait symbolique. De ce fait la course pour la présidentielle n’aurait plus lieu d’être. Quel est l’intérêt de concourir pour un poste qui n’offre que peu de pouvoir ? Cette option éviterait à jamais que l’on se batte pour le pouvoir suprême. Peut-être même qu’elle permettrait une résolution rapide du conflit actuel...

    Les détracteurs de la démocratie parlementaire argueront qu’elle n’améliore pas la démocratie. Effectivement, le parlement est généralement en majorité issu du parti du président. Mais le problème n’est pas de construire un état plus démocratique mais d’éviter les tensions générées par la course au pouvoir...

    D’aucuns diront que la démocartie parlementaire a déjà été tentée sans succès du temps d’Albert Zafy... Certes, mais il n’y a pas eu de coup d’état mais un empêchement. Le but est donc atteint.

    De plus, les populations reculées de Madagascar peuvent-elles élire en toute connaissance de cause des candidats de la capitale qu’elles ne connaissent pas ? Il est plus facile pour elles de choisir un député ou un sénateur qu’elles connaîtront. La démocratie parlementaire est, en ce sens, plus démocratique...

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