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Editorial

Hiteny aho, hiteny : hommage à Elie Rajaonarison

lundi 29 novembre 2010 | Ndimby A.
Ry Rainay izay any an-danitra
Mijanona any
Ary izahay dia hijanona eto an-tany
Izay indraindray mba manja ihany
 
(Extrait de la Traduction de Pater Noster de Jacques Prévert par Elie Rajaonarison et Ranoe)

Quelle cruelle ironie. L’auteur de ces lignes (ou pour être plus exact, l’un des auteurs) n’a pas été écouté par le destinataire de la supplique. Elie Rajaonarison nous a quitté. Tout Malgache devrait se sentir concerné par le décès de ce poète-écrivain qui alliait un talent immense à une rigueur extrême. Sur la forme, que l’on s’exprimât dans la langue de Rabearivelo ou dans celle de Molière, il démontrait une maitrise exquise des mots. Et sur le fond, quand on parlait avec lui, on savait qu’il ne tolèrerait pas de démonstrations hâtives ou à l’emporte-pièce, car en une phrase anodine derrière son grand sourire, il vous faisait comprendre qu’il y avait certainement mieux à dire sur le sujet. Homme de lettres, photographe, anthropologue, metteur en scène, il était un raiamandreny apprécié de toutes les générations dans les domaines culturel et artistique. Quelqu’un qui savait de quoi il parlait.

Je me souviens d’une conversation que j’ai eue avec lui, il y a plus d’une quinzaine d’années. Ayant été le Secrétaire général du Ministère de la culture alors que Tsilavina Ralaindimby en avait été le patron, Elie m’avait confié en rigolant : « Sahiran-tsaina ihany izahay sy Tsilavina ry zandry. Ny ministra mikavin’ila, ny SG manao rambo-totozy ». Et de me confier qu’ils s’étaient demandés à leur prise de fonction s’il fallait que le Ministre enlève cette boucle d’oreille et le SG cette mèche en forme de queue de rat qu’il portait sur la nuque. Ils décidèrent cependant de garder ces attributs.

C’est pour cette authenticité que j’ai apprécié la compagnie d’Elie Rajaonarison. Même s’il savait que sa coiffure de l’époque détonait un peu (euphémisme…) avec l’image que l’on avait d’un SG de ministère, il avait décidé à juste titre de ne pas renier ce qu’il estimait être un trait de sa personnalité, et d’assumer sa queue de rat comme Tsilavina avait assumé sa boucle d’oreille, ou Vahombey (qui était Directeur au sein du même ministère) ses cheveux longs de rocker. Et cela n’a pas empêché cette équipe atypique d’avoir fait de ce Département de l’époque le meilleur Ministère de la Culture qui ait jamais existé à Madagascar.

Elie était un homme de paix et de dialogue. Il me rappelle la belle époque où une poignée d’intellectuels et d’artistes avait fondé avec lui le mouvement Maha-Olona : entre autres Dama, Tsilavina, Belanto etc. Il est dommage que ce groupe ait peu à peu perdu de son envergure, car ce sont des gens qui pourraient et sauraient apporter une réelle lumière dans les temps troubles actuels.

Elie était un homme profondément enraciné dans la culture de son pays natal, qu’il a su sublimer dans la magie de ses mots, de ses idées et de ses actes. Dans quelques jours, son corps va rejoindre cette terre qu’il aimait tant, tandis que son âme va s’envoler dans les airs à la rencontre de son immortalité. En hommage à ce qu’il était, à ce qu’il m’a apporté, mais surtout, à son statut indiscutable de porte-flambeau émérite de la Malgachéité, j’ai choisi aujourd’hui de ne pas parler de politique.

Laissons donc aux mots d’Elie le soin de clore cet édito. Ce poème a été écrit en 1989, durant la pesanteur des années Ratsiraka premier épisode. Des vers qui gardent toute leur saveur aujourd’hui, au nom de tous ceux qui choisissent, malgré les risques, d’être la voix des sans-voix qui se taisent par peur ou lassitude.

HITENY AHO, HITENY
 
hiteny aho, hiteny
fa eny rehetra eny
toloko-mena fify miafitr’eny imason’
ny zaza tsisy reny 

fa eny rehetra eny 

mangidy tora-jofo misosok’eny an-koditry 

ny zana-drenireny

mangidy mialin’andro 

tsihifiny isan’andro

fa tsy mba mety ritra

…

hiteny aho, hiteny 

…

tsy miaina izany ianao

mangidy maizin’andro

mihantona eo am-bozon’

ny olona voaozona

tsy miaina izany ianao

mangovitra isan’andro

mifezaka isan’ora

sao voan’ny taingimbozona

atelin’ireo trozona
 
tsy hiaina izany ianao
tsy hiaina izany mihitsy

mangina mahamanina ny ao an-tranonao

madio no sady manitra

kanto sy milamina

voatemotra hira faly mandrotsy nofy mihanoka
ny lalam-piainanao
 
de tsy henonao akory ny hiaka am-perin’adin’
ny zaza menavava

nateraka hijaly

de tsy henonao mihitsy ny sentom-pitrapitran’

ny zana-dravahoaka

resy tsy afa-niady

…

tsy henonao fa reko

hodianao mody fanina

k’izany no hitenenako

…

sao aho … mba henonao
 
(Elie Rajaonarison, 1989)

Mandria am-piadanana zokilahy.

8 commentaires

Vos commentaires

  • 29 novembre 2010 à 11:23 | Bemakely (#2060)

    Raha tsy hihira intsony aho, hikombona ny vavako
    Hanjary nofy ireo, hirahira taloha
    De handeha ianao, hanetsik’ainga vaovao
    Hanaraka ny manankatao.
    .....

    Mangaihay ny aty raha ilaozanao
    Ireo tsy tia, handihy.

  • 29 novembre 2010 à 11:36 | racynt (#1557)

    Mandria am-piadanana ry Elie Rajaonarison. Pour lui rendre hommage , je vous partage un interview qu’il a eu en 2006 avec un journaliste où il maetelle son attachement à la liberté d’expression , une liberté d’expression de plus en plus bafoué aujourd’hui, plus encore que du temps de Ra8 :

    14.07.2006
    « Les intellectuels malgaches ne doivent pas se taire pour ne pas être taxés plus tard de complices des dérives », estime le poète universitaire Elie Rajaonarison

    * Dans ce « peu d’ouverture » comme vous le qualifiez, les intellectuels malgaches sont souvent absents des débats ?

    - Cette question est très importante. D’abord, il faut revenir à la définition et se mettre d’accord sur ce que nous entendons par « intellectuel ». Si par intellectuels, nous entendons tout simplement les universitaires alors je ne suis pas d’accord parce que les universitaires ne sont pas tous des intellectuels. Et les intellectuels ne sont pas simplement des universitaires. Si nous disons que les intellectuels comme du temps de Sartre, ce sont les écrivains, je suis désolé mais ce ne sont pas tous les écrivains qui sont des intellectuels. Les intellectuels sont à mon avis des maîtres à penser. Ce sont des gens qui réfléchissent d’abord sur la condition humaine. Ils sont sensibles à cela et ont un œil et une oreille critiques, donc les cinq sens en éveil, en émoi sur tout ce qui concerne l’Homme. L’intellectuel, c’est quelqu’un qui est très enraciné dans sa culture, à fleur de peau par rapport à ce qu’il est et à ce d’où il vient, mais qui est en même temps branché sur l’universel et qui a donc aussi un œil attentif sur ce qui se passe dans le monde. C’est tout un ensemble de qualités qui fait que l’on est intellectuel. C’est un brasseur et un agitateur d’idées ! C’est quelqu’un qui peut créer un débat à partir de situations, et voilà le mot est lâché. Quand on me parle d’intellectuel, je pense à deux choses ; à Sartre et à ceux qui ont vécu à la même époque que lui. L’écrivain, l’intellectuel est en situation. C’est celui qui est en situation et la vit profondément. Ensuite, je pense aux causes. On dit qu’il y a des petites et des grandes causes. Moi je dis qu’il y a des causes pour lesquelles il faut se battre, il faut être présent pour manifester, pour dire les choses. L’intellectuel, c’est celui qui dit les choses. Je ne parlerai pas de militant mais c’est celui qui en situation, dit et parle de ces causes…

    * Ce ne sont pas les causes à dire qui manquent dans ce pays, et pourtant on n’entend pas et on ne voit pas beaucoup les intellectuels…

    - C’est pour cela qu’il faut se mettre d’accord sur la définition. Le terme intellectuel a été mis en avant avec l’affaire Dreyfus qui a divisé l’opinion publique en France. Là, des intellectuels ont manifesté. D’un côté, Émile Zola, Péguy et consorts et d’un autre Maurice Barrès et les autres. Les uns partaient de la base de l’universalisme de la justice et les autres avaient comme valeur la patrie, la fierté et l’honneur de l’armée. Par rapport à cela, dans le cas de Madagascar, où sont ces intellectuels ? Qui sont-ils, avant de dire qu’il y a un silence des intellectuels à Madagascar. La réponse, c’est qu’il y a des intellectuels à Madagascar. Heureusement qu’il y a des maîtres à penser, qui réfléchissent, qui sont en situation et qui sont sur des causes qui leur tiennent à cœur à Madagascar. Il y a des gens qui, heureusement, se battent pour des causes. Malheureusement, on ne les entend pas, on ne les voit pas. On dit, et c’est devenu une expression depuis que le FFKM l’a dit : « Miasa mangina ohatry ny FFKM » (travailler en silence comme le Conseil oecuménique des églises chrétiennes, Ndlr).

    * Qu’est-ce qui se passe, on ne les entend plus parce qu’on ne leur donne pas d’espace pour s’exprimer ou parce que les gens n’ont plus envie de les entendre ?

    - Je ne sais si les gens ont envie de les entendre ou pas. Avec toutes les foutaises que l’on dit et que l’on écrit ici et là, les gens écoutent et lisent quand même. Mais il y a les deux. Il y a le fait que ces intellectuels pour telle ou telle raison se taisent. Ce n’est pas parce qu’ils n’osent pas, c’est parce qu’ils ne veulent plus s’exprimer.

    « Faire date pour ne pas être plus tard taxés de complices »

    * Dans une société en pleine transformation comme Madagascar, est-ce qu’ils ont “le droit au silence”, le droit de se taire à votre avis ?

    - Ça c’est une autre question, mais c’est un choix. Comme je l’ai dit, il y a des intellectuels qui ne veulent pas s’exprimer mais choisissent le « miasa mangina ». Je m’excuse mais ils se disent peut-être – « ny asa vita no ifampitsarana » – qu’on juge l’Homme par ses réalisations. Mais en même temps, il y a aussi le fait qu’on ne les laisse pas s’exprimer. Pour justement revenir à ces espaces d’expression, est-ce qu’ils sont réellement ouverts et offerts à la réflexion ? Ou bien au nom d’une certaine idée, sur certaines radios, on dit « rien que de la musique ». « Tsy be teny, fa be mozika », je veux bien. Dans certaines émissions télé, j’entends : « ici, on n’est pas bavards. Ici, on ne discute pas. » Où est la place de l’intellectuel là-dedans, parce que lui il discute ? L’intellectuel ne bavarde pas, il lance des idées, il soumet des idées à la discussion. Moi j’ai été en butte à des situations comme cela. On me pose une question et on m’oblige à répondre en une minute. Ce n’est pas comme ça que ça se passe. Cependant, les intellectuels qui se taisent actuellement pour diverses raisons, ils doivent quand même beaucoup réfléchir pour ne pas, plus tard, être taxés d’avoir été complices de telle ou telle dérive des situations. Vous savez, la montée d’Hitler ne s’est pas faite en deux jours. Hitler a mis une dizaine d’années pour monter au pouvoir. Les intellectuels allemands d’alors pour diverses raisons n’ont rien dit. Il se sont tus. La population abasourdie s’est également tue pour finalement dire : « Voilà Hitler ! »

    * Iriez-vous jusqu’à faire le rapprochement avec Madagascar ?

    - Non, je fais juste une référence historique. Je parle de l’autre siècle. Je dis qu’il faut faire attention parce que ça risque à terme de se retourner contre les intellectuels. Alors, même si les médias ne sont pas ouverts, il faut chercher à dire les choses, il faut faire date pour pouvoir affirmer par la suite : « oui, à telle époque, nous avons dit ceci, nous avons agi dans ce sens. » Et demain, on ne sera plus taxés d’avoir été complices et d’avoir été même des agents avec notre silence. On peut prendre de nombreuses références historiques de ce genre, mais il ne faut pas attendre d’être jugés par l’Histoire. Il faut agir dans le présent.

    « Le temps est à l’action bête »

    * Peut-on dire que c’est une partie de la culture malgache vouée à l’oralité et à la discussion qui part un peu en miettes ?

    - Il y a tout ça mais pas seulement. Puisque l’intellectuel ne peut pas se battre pour les causes qui lui tiennent à coeur qui sur les ondes qui sur les pages de la presse écrite, alors il se bat dans la vie quotidienne avec ses actes. Oui, je dis qu’il y a une certaine responsabilité de l’intellectuel quand il se tait mais il faut aussi voir où et comment. Moi j’ai été parmi les premiers à dénoncer le silence des intellectuels en 1999 alors qu’il y avait eu tellement de causes et de situations et l’on aurait dû parler, mais force avait été de reconnaître où et comment ? On m’a dit : « on va s’emparer de telle ou telle radio, de telle ou telle tribune. » Moi, j’avait dit : « ce n’est parce qu’il y a des tribunes ou des ondes que l’intellectuel aura forcément droit à l’antenne, à l’écran ou à la page, et à être écouté. » Parce qu’il y a des programmateurs qui n’apprécient pas ce genre. Je ne dis pas qu’il faut tout rejeter sur les responsables de la presse et de la communication. Ce serait très malhonnête. En même temps il y a une responsabilité de la société globale qui, dans sa misère et sa déchéance intellectuelles, n’a plus et ne veut plus avoir le temps d’écouter un débat et qui dit à cette radio et à cette presse : « nous, on veut de la musique et rien d’autre. » Donc, il y a une responsabilité aussi de la société, parce que nous sommes dans une société de débat, d’échanges d’idées, de « dinidinika » et de « resaka ». Et là je rejoins votre question, oui, nous avons perdu cela.

    * On dit que le temps maintenant est à l’action…

    - Alors à ce moment-là, le temps est à l’action… bête parce qu’avant d’agir il faut réfléchir.

    * Il y a ceux qui disent aussi que l’on a beaucoup trop réfléchi depuis tout ce temps. Cela peut en être une cause aussi, n’est-ce pas votre avis ?

    - On dit cela pour les gens qui réfléchissent sans rien faire. En ce qui me concerne, en ce qui nous concerne, la réflexion se nourrit de l’action. Et l’action fait suite à la réflexion. Il ne faut jamais croire qu’il y a des pratiques sans théories. Les théories débouchent normalement sur de la pratique. Et c’est là que j’aimerais parler de la responsabilité de la société globale, des médias et des intellectuels qui ne font pas part de leur théorie et de leur vision des choses. Nous manquons terriblement de vision actuellement, parce que nous manquons de visionnaire, de gens qui expriment leurs visions. Ce n’est pas parce qu’ils n’existent pas. Prenons le cas d’une personne quelconque et qui rêve de faire de Madagascar une île verte. Il agit, il se bat mais est-ce qu’on lui a déjà donné l’antenne ou la page pour dire ce qu’il a dans sa tête ? Il y a des gens, comme ça, qui luttent dans les ONG, dans les associations pour faire de Madagascar une île verte, si l’on part de cet exemple. Voilà des intellectuels, qui agissent et qui ont une vision. Si on leur permet de s’exprimer, je vous assure qu’ils auront beaucoup de choses à dire. Parfois aussi, il y a des journalistes qui obligent un peu les gens à dire ce qu’ils pensent. Pourtant, il y a des gens qui sont timides, et à partir du moment où ils sentent que celui qui fait l’interview n’est pas tellement d’accord avec ce qu’ils ont à dire, ils se taisent, se recroquevillent et rentrent dans leurs coquilles, et on va dire : « ils ne sont pas des intellectuels alors ? » Donc, je suis un peu entre l’intellectuel engagé de Sartre qui dit les choses et l’intellectuel engagé de Elie qui fait les choses. En fait, et il faut le souligner aussi à Madagascar, et c’est là une contradiction fondamentale de tout ce que je viens de dire, c’est qu’il faut dire ce que l’on fait et il faut surtout faire ce que l’on dit. Il y a cette relation très étroite entre l’action et le verbe, c’est-à-dire la réflexion qui vient avec l’action. Il faut dire ce que l’on fait. On dit : « je vais faire ceci » et ensuite il faut faire ce qu’on dit. Ici, soit on fait, soit on dit. On dit les choses et on ne les fait jamais, ou, on fait les choses et on ne les dit jamais. Pour qu’il y ait des intellectuels qui s’expriment, il faut tout simplement revenir à cette base. A l’époque, les intellectuels malgaches étaient les Hagamainty et les Hagafotsy, ou encore les Andrianampoinimerina, Rabefiraisana ou Radama I. Voilà des intellectuels qui étaient aussi des hommes d’action et qui ont laissé des réflexions. Quand on lit les Tantaran’ny Andriana (L’Histoire des Rois) il y a une longue réflexion à retenir issue des kabary d’Andrianampoinimerina sur les marchés. C’est une source de réflexion d’un intellectuel. Mais Andrianampoinimerina, il n’a pas fait que tourner les pouces. Il n’a pas fait que dire ce qu’il pense des marchés, il les a réalisé. Je prends ces gens-là pour qu’on ne m’accuse pas d’être avec ceci ou cela de l’époque contemporaine, mais voilà des intellectuels qui ont dit et qui ont fait ce qu’ils ont dit qu’ils allaient faire

  • 29 novembre 2010 à 11:58 | da fily (#2745)

    RIP razokibe, lasa ianao, lasa somary nangidy angamba nitazana ireto zanaky’ity tany ity mifampirafy sy mifampisoloky, aza manahy fa mbola hitsahatra izany. Hiezaka izahay ampijoro hatrany sy hitàna ny loko malagasy izay nomenao hasina ary koa ny akingan-tsaina iray izay mampiavaka, sarotra ny mandimby ra-zoky toy ianareo, ka aleo hanoy ny làlana sy mametrak’afatra fotsiny ihany, aza malahelo ianao fà efa nomenareo ny toro-dalana, ary betsaka ny mpanoy sy mpankafy izay mbola hanome hatrany ny hajan’ny maha-malagasy antsika.

  • 29 novembre 2010 à 12:49 | Ny ando (#1495)

    > Ndimby A., Elie ne nous a pas quittés.
    Son oeuvre est écrite. L’Ascut, le groupe Sandratra, les artistes qu’il a côtoyés, les étrangers auprès de qui il a servi de « passeur »... Le « kanto » qu’il a cultivé et insufflé à ses amis... tout nous rappellera toujours qu’il est là parmi nous.

    "Rojo’lay

    roa jolay,

    omeko voninkazo ianao

    tsy hahalala...

    tolorako hirahira

    handihy ny tananao...

    (E. Rajaonarison, Faravohitra, 2 juillet 1982)

    > Élie, le tout dernier Tana en mauve, c’était pour toi. Je te revois encore avec ta petite fille à la paroisse ce dimanche d’octobre 2010. Le sourire toujours malicieux, l’oeil vif, tu nous as fait un signe d’amitié, le temps de te déconcentrer juste ce qu’il fallait du prêche.

    Pose-toi en paix.

    DidNivBx

  • 29 novembre 2010 à 17:01 | da fily (#2745)

    Aiza ôôôô ? (naha i Bodo aza manontany !)

    4 monja ny hafatra eto...misaotra an’i Ndimby aloha namela fahatsiarovana, ary mbola manentana ny rehetra mba hilaza, na dia kely fotsiny aza...

  • 29 novembre 2010 à 21:22 | vinson jean claude (#4995)

    Pour l’hommage à Elie, merci de tout coeur Ndimby A.

  • 30 novembre 2010 à 16:54 | adaoro (#4927)

    Andrarezin’ny kolotsaina gasy indray izao no lasa. Reharehan’ny Malagasy rehetra Elie ary mino sy manantena aho fa isika rehetra dia vato namelan-kafatra avokoa ka hanohy ny asany sy hitondra avo ny kolo-tsaina malagasy. Anisan’izany ny famolahana tanteraka ny tenin-drazantsika. Mampalahelo tokoa mantsy fa vitsy amin’ny avara-pianarana no mahafolaka tanteraka ny teny malagasy ka dia manao vary amin’anana matetika.
    Dia mba omeo ny toerany ny kolotsaintsika any amin’ny sehatra izay misy antsika tsirairay avy !

    Elie : « ny vatanao no nandao anay fa ny fanahinao sy ny asasoratrao dia hitoetra eny anivonay mandrakariva. Mandria am-piadanana ».

    • 1er décembre 2010 à 22:31 | jonny r’afa (#5004) répond à adaoro

      Ma contribution à l’hommage à Elie qui était un ami. Paix à son âme.

      Je parlerai, je parlerai

      Je parlerai, je parlerai
      Car un peu partout
      Des sanglots rougeâtres se mirent aux yeux
      D’enfants sans leur mère
      Car un peu partout
      Une amertume tempête et s’immisce dans la peau
      Des enfants de l’errance
      Amertume d’hier et d’aujourd’hui
      Qu’ils écopent chaque jour
      Mais qui ne veut tarir
      ....
      Je parlerai, je parlerai
      ...
      Tu ne vis pas cela
      Amertume des jours sombres
      Qui pend au cou
      Des gens maudits ;
      Tu ne vis pas cela
      Trembler chaque jour
      Craindre à toute heure
      De se faire chevaucher
      Avaler par les brutes
      Tu ne vivras pas cela
      Tu ne le vivras jamais
      Calme et inspirant est chez toi
      Propre et parfumé
      Beau et en ordre
      Des tentures aux chants gais bercent les rêves qui jonchent
      Le chemin de ta vie
      Que tu n’entends même pas les cris de combat
      Des nourrissons
      Nés pour souffrir ;
      Que tu n’entends même pas les soupirs envieux
      Des enfants du peuple
      Battus sans pouvoir combattre
      ...
      Tu ne l’entends mais moi si
      Tu fais la sourde oreille
      C’est pourquoi je parle
      ...
      Au cas où... tu m’entendrais"

      Elie Rajaonarison 1989

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