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Et les victimes ?

samedi 4 octobre 2008 | RaJean

Selon des statistiques judiciaires, rien qu’à Tana, on a enregistré 4 818 coups et blessures (cf : Tribune 5974 du 1/10/08). Sans parler du nombre des autres délits (vols à main armée, escroquerie, crimes de sang et de mœurs, etc). Force est de constater que l’insécurité règne.

Les unes des journaux sont presque toutes occupées par des photos horribles et atroces que certaines âmes sensibles ne supportent pas. Le Malgache en tout cas n’y est pas du tout habitué. Ce genre de photos le choque et le révolte car il vit dans un monde où des valeurs et des repères sont encore observés de manière scrupuleuse malgré tout.

Sinon les photos en une sont des visages de bandits à moitié cachés.
Là ou l’on veut en venir, c’est que derrière ces statistiques et ces photos, il y a toujours des victimes innocentes souvent anonymes…

On reproche ces temps-ci aux forces de l’ordre certaines « bavures ». Pour un des leurs qui a bien voulu nous en parler : « On ne fait pas un « duel » avec un Joe Dalton prêt à tout, dit-il. Et avec ces bandits surarmés, on ne peut pas se permettre par « courtoisie » de leur demander : tirez les premiers messieurs ! Bref, c’est eux ou nous », a-t-il conclu. Concernant les sommations d’usage, il a préféré se taire. A un gendarme, revenu d’une mission en brousse, à qui la question a été posée, c’est avec un sourire amer qu’il a répondu que « la peur du gendarme n’est plus et avec elle la sagesse ». Maintenant ce sont les postes de gendarmerie qui sont attaqués par les « dahalo », dont certains font montre d’une impunité (?) qu’ils défient les forces de l’ordre. A tel point que même la population ne croit plus en nous.

Les forces de l’ordre font de leur mieux certes, à part quelques brebis galeuses, mais la recrudescence de l’insécurité fait peur et provoque certains dérapages. La question se pose alors : quid des victimes innocentes des lynchages par les comités de vigilance (Andrimasompokonolona) et des bavures policières ? On n’en parle pas ou peu par rapport au surpeuplement des prisons, le droit des prisonniers …

Mais que penser de ces handicapés à vie pour avoir été au mauvais moment au mauvais endroit ? Ces innocents abattus par des malfrats pour un rien ? Et leurs familles brisées dans tout çà ? L’insécurité c’est « toute une vie » qui en est l’otage. D’autant plus qu’un certain sadisme se voit dans les crimes. On ne peut qu’imaginer l’horreur que ressent une famille à la recherche d’une tête écrabouillée ou à la découverte d’un proche décapité… C’est ainsi que cacher le visage d’un récidiviste au nom de la présomption d’innocence, mais qui demain ou le surlendemain, serait en cavale, soulève toujours la polémique, pour le simple citoyen. L’origine de certaines délations vient de cette suspicion. Il suffit d’avoir une mauvaise réputation pour être une victime, souligne un parent d’un bandit repenti. Pris en flagrant délit, la présomption d’innocence joue-t-il encore, s’interroge cette victime d’un pickpocket récidiviste.

Quel droit pour les victimes ?

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