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Épidémie de peste : quel impact sur l’économie malgache ?

jeudi 19 octobre 2017

Chaque année, plusieurs personnes sont atteintes par la peste à Madagascar qui fait partie des pays dans lesquels il y a le plus de cas humains (Institut Pasteur de Madagascar). Il y a 400 cas par an en moyenne dans la Grande Île, entre 2010 et 2015, selon les statistiques de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Le pays a du mal à lutter contre l’épidémie de peste à cause des capacités de santé publique très limitées, de l’insalubrité et plus généralement de la pauvreté.

Cette année, le nombre de personnes touchées par la peste sera particulièrement élevé. Du 01/08/2017 au 12/10/2017, le nombre de cas notifiés au sein du Laboratoire Central Peste (LCP) a déjà atteint 525 selon la Synthèse des résultats biologiques « Peste » de l’Institut Pasteur de Madagascar. La peste a d’ailleurs déjà causé plus de 50 décès durant cette période.

Cette crise sanitaire pourrait également avoir des conséquences majeures sur le plan économique. Après les crises politiques, l’économie malgache doit subir les effets d’une crise sanitaire. Il est difficile d’évaluer et surtout de prédire les impacts de la crise sur le plan macroéconomique, mais les séquelles pourraient être importantes.

Concrètement, plusieurs secteurs souffrent (transport, restauration, tourisme, loisirs et évènementiel), d’une baisse drastique du volume d’activités. Par exemple, la fermeture des écoles et la baisse de la fréquentation des lieux de culte engendrent une diminution des clients des entreprises de transport urbain. L’épidémie alimente également une augmentation des prix de quelques produits, notamment dans le secteur de la santé (médicaments, masques, etc.), rendant ainsi encore plus difficile l’accès à d’autres biens et services.

Par contre, certains acteurs liés en particulier au secteur de la santé travaillent davantage (centres de santé, pharmacies) voient leurs chiffres d’affaires augmenter. La panique face à l’épidémie de peste a déclenché, par exemple, une ruée vers les pharmacies ou points de vente de masques et de médicaments (Cotrim).

Toutefois, une chose est sûre : une crise sanitaire de cette ampleur a inévitablement de lourdes conséquences économiques. Les dommages pour l’économie sont amplifiés par la faiblesse du niveau d’instruction de la population et le problème de communication. C’est notamment le cas de la forte hausse de la consommation/demande de produits pharmaceutiques déclenchée essentiellement par des rumeurs.

Face à l’augmentation du nombre de victimes et à l’ampleur des impacts macroéconomiques, des organisations non gouvernement ales telles que l’OMS et la Croix-Rouge interviennent pour aider les autorités malgaches.

L’épidémie de peste révèle enfin le rôle majeur des décisions politiques dans un pays. Elles peuvent avoir des conséquences macroéconomiques bien plus importantes que celles induites par les crises sanitaires, financières ou politiques.

Andrianasy Angelo DJISTERA
Maître de conférences en sciences économiques
Université de Toamasina

15 commentaires

Vos commentaires

  • 19 octobre 2017 à 09:57 | punchline (#9673)

    Le régime est hyper-coupable, mais L’OMS ne fait pas non plus son travail.

    400 cas /an, et on n’arrive pas à éradiquer depuis 2010, il fait quoi l’OMS ? de la statistique ? le peuple malgache a payé sa cotisation, c’est à l’OMS de faire le leur.

    et aider nous à virer ce régime, s’il vous plait, madame la communauté internationale, votre stabilité politique, nous n’avons rien à carrer ; des gens meurent

    • 19 octobre 2017 à 10:23 | vatomena (#8391) répond à punchline

      On ne saurait rendre L’OMS responsable de la saleté , des montagnes d’ordures ,de la prolifération des rats . C’est de là que vient l’épidémie . Encore une façon de se défausser que de mettre l’Oms en accusation. Plus de civisme chez les malgaches et meilleure serait la situation sanitaire .

    • 19 octobre 2017 à 11:28 | Pericles (#8460) répond à punchline

      C’est tout de même stupéfiant d’accuser l’OMS ! qui soit-disant « ne fait pas son travail ».
      Et puis le « régime »... car bien sûr c’est le président en exercice qui est le coupable, il n’y avait pas de peste avant la dernière élection...
      Cette logique de toujours accuser et trouver un ou des boucs émissaires est probablement une des raisons majeures de l’enlisement de Madagascar dans ses éternels problèmes.
      En voyant les réalités en face il serait bon :
      - de généraliser la mobilisation de la POPULATION pour un grand coup de propre (et pas seulement en en confiant le seul soin aux administrations et aux autres...), c’est une question de culture et de responsabilité de chacun, donc d’éducation. Évidemment dans un pays d’extrême pauvreté c’est toujours difficile. Mais si la moitié de l’énergie passée à se plaindre des autres et à douter de tout était consacrée à cette action on aurait peut-être une chance d’y arriver
      - de s’interroger sur des pratiques ancestrales comme le retournement des morts, qui par leur manque d’hygiène contribuent (PEUT-ÊTRE ?) à maintenir actif des foyers de maladies comme la peste (il y aurait en tout cas probablement intérêt à effectuer une étude sérieuse pour savoir s’il y a ou non un lien) et donc là aussi une pédagogie à déployer
      - de renforcer enfin cette fichue infrastructure de santé qui est très insuffisante malgré les bonnes volontés en recherchant l’efficacité, la compétence et surtout aussi la PRÉVENTION par uniquement le traitement en aval des maladies.
      Voilà je me suis moi aussi lancé dans le registre du « YAKAFOKON »... et je m’en veux déjà.
      Portez-vous bien !

    • 19 octobre 2017 à 17:13 | punchline (#9673) répond à punchline

      ce prof est un économiste de bistrot, y’a rien d’économie dans ce qu’il dit ; mon ex belle-mère, la grosse, aurait pu dire la même chose

      lutter contre l’insalubrité, tuer les puces ne coûtent pas cher en numéraire

      - combien coutent la presence de certaines structures de l’OMS, certains batiments, certaines voitures de frime, et certains salariés (pas tous bien sûr)

      - et combien coûtent les main-d’oeuvre locale pour nettoyer, les antibiotiques, le DTT, les spray au citron, les bicarbonates de soudes

      ça c’est de l’economie mon cher prof de comptoir

      l’etat est defaillant, n’en parlons plus.
      l’OMS est encore le seul serieux sur le terrain

      ny hendry ihany no anarina (on interpelle le consequent OMS, mais pas le defaillant à savoir l’Etat malgache

    • 20 octobre 2017 à 10:00 | rajoarison (#9522) répond à punchline

      Le mal vient de nous Malgaches, car depuis 50 ans nous n’avons jamais eux un véritable chef d’Etat, Il suffit de regarder les trois derniers et qui reviennent à la charge l’affreux et incapable sauf pour ses propres affaires Ravalomanana, les détestables Andry et Hery, qui n’ont pas gouvernés car pour le premier Andry c’est Mamy Ravatomanga qui commandé et pour Hery c’est sa femme qui porte le pantalon...
      Il nous faut un homme nouveau un vrai économiste, qui saura négocier avec les instances Internationales.
      Un homme droit qui ne fait pas d’affaires, surtout un grand patron comme Ravalomanana, sa femme maire de Tana, est une incapable, responsable pour moi, de la peste qui sévit sur la capitale...
      Lalao Ravalomanana devrait si elle avait un tout petit peu de fierté démissionner et son mari aussi. Mais la honte ces gens là ils s’assoient dessus.

    • 21 octobre 2017 à 20:25 | kunto (#7668) répond à punchline

      KUNTO ny PATRIOTE MALAGASY d’ANTANANARIVO

      - Soyons TOUS un peu plus propre et ça ira beaucoup - beaucoup mieux .....

  • 19 octobre 2017 à 11:57 | tanguy37 (#7699)

    y’a qu’a nettoyer !!!
    faut qu’on s’y mettre tous !!
    sages resolutions !!!
    mais faudrait,s’y mettre
    en attendant c’est le boy cot pour les voyages à mada.!!!

    • 20 octobre 2017 à 10:05 | rajoarison (#9522) répond à tanguy37

      Pourquoi, nous attendons toujours après l’aide des vahazas, nous n’avons donc aucune fierté nous les gasy.
      Ravalomanana avec tout son argent il peut pas acheter des médicaments ou payer les impôts qu’il doit à l’état pour que le ministère de la santé achete des médicaments ???
      Ou même acheter un camion pour aider sa femme maire et bonne à rien de la Capitale.
      Tous des cretins sans fierté.

  • 19 octobre 2017 à 12:26 | Isambilo (#4541)

    S’il y a peste la faute revient en premier lieu au pouvoir qui se fout totalement de tout ce qui ne lui rapporte pas tout de suite. Vient la population qui n’a pas compris que la vie à la campagne n’est pas celle de la ville. Le famadihana n’a rien à y voir parce que les personnes mortes d’une maladie contagieuse (y compris la lèpre) étaient toujours enterrés ailleurs et seuls mais pas dans le tombeau.
    Je suis étonné que certains responsables locaux acceptent qu’un tombeau soit ouvert moins de 3 mois après un enterrement. C’est le cas vers Namehana et Ilafy. Des assassins qui s’ignorent.
    Faire porter la responsabilité à l’OMS c’est se comporter en irresponsable. Ce n’est pas à l’OMS d’apprendre aux gens à se laver, à ramasser les ordures et les mettre dans un endroit dédié à cela.
    Quant à l’auteur de la tribune libre ... je ne sais pas ce qu’il appelle économie. Par exemple : quel impact sur l’activité économique de Tamatave, le port a -t-il vu son activité réduite ? Les hôtels ont-ils vu une baisse de la fréquentation ? Les pousse-pousse ont-ils enregistré une baisse de d’activité ? Un peu de chiffre, au moins pour la forme.

    • 19 octobre 2017 à 12:56 | FINENGO (#7901) répond à Isambilo

      @ Isambilo
      Bonjour..!!!

      Je dirais que c’est de coutume au Pays d’accuser les non concernés pour se laver les mains.
      Les Dirigeants et certains énergumènes de ce Pays sont des Descendants Direct de Ponce Pilate.
      Rien d’étonnant, ça a été leur manière de faire de tout temps et ce n’est guère aujourd’hui que ça va changer...lol

    • 19 octobre 2017 à 13:06 | NTMO (#10005) répond à Isambilo

      Même si le Famadihaha est une coutume ancestrale, il serait TRÈS utile de vérifier que les résurgences annuelles de la peste ne sont pas liées à cette pratique. Affirmer que les morts de la peste sont toujours enterrés ailleurs et non dans les tombeaux, c’est ignorer tous les arrangements et passe-droits qui peuvent exister dans ce pays...
      On a pu lire dans les médias que des cadavres de pestiférés ont été déterrés de la fosse commune par la famille du défunt. On peut comprendre que pour l’âme malagasy, qui vénère tant ses morts, ce soit une situation insupportable, mais si les règles élémentaires ne sont pas respectées, il ne faut pas s’étonner que la maladie resurgisse régulièrement.
      D’autres anecdotes, relatent des délais non tenus pour le transfert de cadavres vers les tombeaux familiaux ; 5 années sont nécessaires, sinon le bacille pourrait toujours être actif.
      Alors rien ne permet d’affirmer qu’il y a un lien de cause à effet entre la peste et le famadihana (et aussi le transfert des cadavres), mais il semble qu’une vraie étude serait UTILE.

  • 19 octobre 2017 à 12:55 | gasybevata (#9918)

    Entre 2010 - 2015 ? c’est l’ère Radomelina - cravate bleu ! l’appauvrissement total et à outrance de Mscar, ainsi la peste qui est la maladie de la honte, est le complément naturel à tout cela...

    • 19 octobre 2017 à 13:09 | Isandra (#7070) répond à gasybevata

      Voilà, après le halabato bevata,...aujord’hui, il balance de mensonge bevata,...

      Un extrait d’un article de « le parisien » 25/11/14 :

      « (..)Pour l’heure, l’OMS « ne recommande aucune restriction aux voyages et au commerce » à Madagascar mais demande la mise en place d’indicateurs de risques pour les zones urbaines telles qu’Antananarivo. « Il y a eu pendant des années des surveillances qui ont été organisées mais, malheureusement, elles se sont arrêtées depuis 2006 ou 2007, faute de moyens financiers », déplore le directeur de l’Institut Pasteur. »

      Qui était au pouvoir dans cette période 2006-2007...?

      La transition subissait toutes les conséquences de bêtises de Ravalo pendant ses mandats,...

  • 19 octobre 2017 à 14:37 | dafily (#9983)

    ... tss tss, allons-allons, mettre sur le dos de la CI la non-éradication de la maladie, si ce n’est pas très logique de dire cela, il n’en demeure pas moins que l’OMS a les moyens pour mettre en oeuvre un programme qui va dans ce sens. Mais nos politiques ne sont pas les hommes qu’il faut, cet euphémisme tient toujours la route, nous ne pouvons que nous en prendre qu’à nous même.
    Il faut savoir que dans toutes les grandes villes des pays sous-développés, l’hygiène publique est un colossal problème, et « soulever le tapis pour y cacher la saleté » est une pratique courante, de Calcutta à Antananarivo en passant par Dar es Salaam... La pédagogie est la prérogative de l’administration, et sa mise en pratique ne devrait souffrir d’aucun partisanisme, le sait-on ça au pays des lémurs malades ?
    L’organisation de la salubrité publique, demande aujourd’hui de gros moyens, des infrastructures et des hommes pour la conduire et surtout la maintenir, au même titre que la sécurité, la santé ou l’enseignement. Et ce sont tous ces secteurs qui sont partis à veau-l’eau. Les populations sont en constante croissance, et cela induit une hausse exponentielle de déchets, d’ordures de toutes sortes, et demande par delà même, une maîtrise de l’espace. Il est clair que nous cumulons toutes les carences pour que cela dure, une cuisante réalité.
    Du reste, une population aux abois ne sait ou ne peut pas se soucier d’hygiène, quand elle est livrée à elle-même, ce n’est pas qu’un mal malagasy. Je disais en substance : « mais qu’avons-nous donc fait dans notre parcours pour mériter autant de fléaux ? » Le choléra, la peste, les invasions acridiennes, le paludisme, la cysticercose...

    je finirais par dire qu’il faut remettre à l’ordre du jour l’interdiction formelle de défécation en plein air, commencer par là serait peut-être un bon début... et construire de vraies latrines, mais là les politiques vont encore dire qu’il y a manque de moyens. Si le chat a 9 vies, le notre est en fin ce cycle et se mord la queue...

  • 20 octobre 2017 à 19:59 | cool Raoul (#10042)

    Bj

    dire que l’OMS est fautive pour ne pas eradiquer la peste...
    c’est fort de café ....
    A Tamatave, rue Grand Didier, le tas d’ordures qui est resté pendant des mois au carrefour, c est la faute de l’OMS ?
    Pour info, la rue Grand Didier est dans le centre de la ville, et à 200 mètres de la mairie....

    Le maire de Tamatave est encore un résidu de ratsiraka, entre le Rolland, Elysé, et le matelot de 4 ieme classe, .... même si l’OMS voulait travailler pour le bien du Peuple, cela s appellerait de l’ingérence... par contre donner les sous pour lutter contre la peste, ils sont tous d’accord.
    Les sous, toujours les sous,,, c est bon

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