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Tribune libre

« Entre eux et nous » par NMandresy

jeudi 16 janvier 2014

Que l’on supporte les légalistes ou les putschistes, on doit maintenant admettre que cela n’a plus aucune importance. Calmer le jeu et financer la reprise économique sont devenus les leitmotive non seulement des acteurs mais aussi de la population.

Ces acteurs justement qui soufflent le chaud et le froid sur nos vies. Ces hommes politiques qui ont décidé de lutter, à leur façon et selon leur conviction, aux dépens d’une population inerte et décisive. On les accuse de tous nos maux et de tous nos malheurs et ce à très très juste titre. Parce que si le voisin a perdu son emploi, si la rue est devenue dangereuse, si les étudiants sont en grève, c’est à cause de la piètre situation économique qui à son tour a excité les félons de la société.

Mais le fait est que les acteurs responsables de nos malheurs, ne sont pas des surhommes. Ce ne sont pas des monarques ayant eu l’onction par le droit divin. Ce ne sont pas les descendants des rois et reines qui ont joui d’un droit naturel pour régner et gouverner. Nombres d’entre eux ont été des copains de classe, des voisins de quartier ou des connaissances de l’université de beaucoup d’entre nous. Ces « HAT » ne sont pas non plus des surdoués (lol) pendant leurs années de « formation ». On retrouvera bien sûr des ingénieurs, des enseignants (pseudo) chercheurs, des maîtrisards et des thésards mais aussi des artistes, des orateurs, des redoublants de classe, des businessmen formés par la rue et d’autres personnes aux backgrounds peu élogieux. Comme dans les régimes successifs de notre Histoire, beaucoup aussi auront fait leurs armes dans les universités étrangères et ont (logiquement) des hauts emplois dans l’appareil d’État.

Si vous lisez ce post, il est probable que vous avez un niveau d’éducation relativement bon. Il est aussi probable que vos compétences sont au moins égales ou supérieures à ceux qui ont actuellement le pouvoir. Toutefois, il est aussi évident que vous n’êtes pas nécessairement un membre du gouvernement actuel ou de l’ancien.

Ce qui a manqué, à vous et à moi, ce n’est pas tant les opportunités car nombres d’entres eux ont été des copains de classe... C’est l’audace, peut être aussi la volonté et la conviction. Entre eux et nous, il y a un écart de perception. Nous avons tous eu besoin d’argent, nous avons tous besoin de reconnaissance, nous avions eu les mêmes défis. Mais maintenant, ils sont là et ont sur nous un pouvoir que nous leur avons laissé (in)consciemment.

Comment ? C’est bien simple : par notre inaction envers les affaires publiques, nous avons encouragé leur action. Ils ont décidé d’adhérer un parti politique, ils ont décidé d’ « investir » dans les élections, ils ont décidé d’arrêter leurs études pour se lancer en politique pendant que NOUS avons décidé de continuer nos études, de plus nous concentrer sur notre carrière professionnelle, de trouver un emploi plus sécure, d’investir ailleurs, là où il y a moins de risques...

Nos responsabilités, nous les avons tous prises mais dans des contextes différents. Il y a vingt, dix ou trois ans, ces personnes qui soufflent le froid et le chaud sur nos vies, ont su prendre des décisions qui nous affectent tous maintenant. Il est sûr qu’à leurs débuts, ils ont été traités de tous les mauvais noms allant de fainéants à opportunistes en passant certainement par irréalistes. Mais maintenant, nos copains de classe, nos voisins de quartier nous font vivre nos moments les plus difficiles. Parce que nous les « bons », nous avons décidé de ne pas entrer dans l’arène mais nous exigeons que le spectacle dont nous avons refusé les premiers rôles soit à notre goût.

NMandresy

1 commentaire

Vos commentaires

  • 16 janvier 2014 à 09:49 | mpitily (#1212)

    « All that is necessary for the triumph of evil is that good men do nothing. » –Sir Edmund Burke

    « He who passively accepts evil is as much involved in it as he who helps to perpetrate it. » –Martin Luther King, Jr.

    « Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire. » Albert Einstein

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