Les grandes exploitations minières, notamment les deux dernières, Qit Madagascar Minerals de Taolagnaro et Sherrit d’Ambatovy, ne cessent de susciter bien de commentaires, pour la bonne raison qu’elles touchent d’une façon ou d’une autre la vie de beaucoup de malgaches. Si l’Etat ne cesse de clamer que la Grande Ile ne connaît que des bénéfices grâce à ces exploitations, les écologistes, syndicalistes et autres sociétés civiles ne sont pas tout à fait convaincus.
Si Sherrit appuyé par l’Etat, a donné des explications en long et en large sur la nécessité pour lui de recourir aux mains d’œuvres étrangères (en masse), certains syndicalistes
ne sont pas du même avis. « Les 400 000 jeunes Malgaches qui arrivent chaque année sur le marché du travail, sans espoir pour la plupart d’entre eux d’avoir un emploi, se sentent bafoués et humiliés » par la déclaration de la société d’une prétendue carence de la main-d’œuvre locale qualifiée selon un syndicaliste de la place. « Mais comme la société bénéfice du soutien de l’Etat, il vaut mieux ne pas trop se rebeller », conclut-il.
Quant aux bénéfices à long terme de l’Etat, elles sont plutôt modestes par rapport aux avantages de la multinationale. En 30 ans dont 27 ans d’exploitation, cette grande compagnie devrait engranger plus de 196,7 milliards de dollars contre 756 millions de dollars pour l’Etat malgache en guise de droit taxes et redevances.
Certes, en phase de production, il y aura des emplois créés et ce ne sont pas les 1.655 employés directs et 5.622 employés indirects en plus des 3.652 employés induits qui vont se plaindre, et encore moins les 11.000 travailleurs pendant cette phase de construction. N’empêche, la crainte réside pour ces projets miniers de grande envergure qui n’ont pas fait que des heureux sous d’autres cieux.
