Les déclarations sur les prochaines expéditions des grandes extractions minières et pétrolières se suivent ces derniers temps. Le grand projet Ilménite de Taolagnaro va expédier ses premières productions au mois de mars 2009, Madagascar Oil va commencer à produire 1000 barils par jour de pétrole à partir de l’année prochaine, Ambatovy est en plein chantier, Total va investir à Bemolanga. Toutes ces annonces suscitent espoir et crainte aussi bien au niveau du secteur privé que de la population. Surtout en connaissant les méfaits de ces richesses en Afrique, d’où la mise en place de l’Eiti (extractive industries trasparency initiative) à Madagascar. L’Eiti Madagascar veut prendre exemple sur la Norvège en matière de gestion de ressources minières et pétrolières. Or, justement le 09 septembre dernier, la Norvège vient d’exclure le groupe minier Rio Tinto (maison mère de QMM Taolagnaro) de son fond de pension ou fond pétrolier pour cause de non-respect de l’environnement.
Pollution environnemental
Norvège, la référence en matière de gestion des revenus des ressources extractives et de l’environnement en général, accuse Rio Tinto de graves atteintes à l’environnement en Indonésie. D’autant que « il n’y a aucun signe que les pratiques de l’entreprise changeront à l’avenir » selon le gouvernement norvégien. Le fond de pension public de la Norvège est un des plus importants au monde, à la tête de près de 252 milliards d’euros. Ses pratiques reposent sur une éthique forte, refusant de financer les fabricants d’armes, les entreprises reconnues coupables de violation des droits de l’homme, de corruption, ou de pollution environnementale. Pourtant, il est sûr et certain que comme à Taolagnaro, Rio Tinto a réalisé des études d’impacts environnementaux qu’il s’est engagé de respecter dans ce pays.
N’empêche le bénéfice semestriel de ce géant minier a enregistré une hausse de 55 % cette année grâce à la Chine et par son intégration à Alcan. Ses bénéfices pour le premier semestre de cette année s’élèvent à 3,75 milliards d’euros.
