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Portrait

Esther Randriamamonjy

Enseignante, Ecrivain, Membre titulaire de l’Académie Malgache

samedi 26 janvier 2008 | Suzy R.
En contact permanent avec la nature, Esther R. adore prendre soins de ses plantes.

Esther Rasoloarimalala Randriamamonjy est mère de famille de quatre enfants, grand-mère de neuf petits enfants.

Elle a fait ses classes primaires dans les écoles protestantes à Ambohimahasoa, sa ville natale, et à Fianarantsoa au Collège protestant Rabaut-Saint Etienne, devenu plus tard Collège Randzavola, puis ses études secondaires entièrement au Collège Protestant Paul Minault où elle avait, par la suite, enseigné le malgache, le français et l’anglais , pendant des années. Ayant obtenu une bourse des Eglises, elle a continué ses études supérieures à Strasbourg et à Dijon, suivies par une formation d’éducateur à Birmingham.

Après ses études supérieures à Montpellier, son mari, M.Frédéric Randriamamonjy, Docteur es Sciences, fut nommé ambassadeur de Madagascar en ex-URSS, en Roumanie, en Yogoslavie et en R.D.A. Toute sa famille séjournait à Moscou pendant onze ans.

Grande passion pour la littérature

Pendant toute sa vie tant privée que professionnelle, au pays comme à l’étranger, Esther Randriamamonjy se passionnait pour la littérature, malgache d’abord et étrangère ensuite. Son amour des langues se fusionnait avec son désir de connaître une vaste culture du monde entier et ceci particulièrement à travers la littérature. « Aimer et faire aimer la littérature » restait depuis longtemps sa devise. C’est pour elle, une façon de voyager, de visiter des pays , d’approcher et de connaître des gens de toutes les races, de différentes cultures.

En tant qu’écrivain depuis plus d’une cinquantaine d’années, E.Randriamamonjy aborde presque tous les genres littéraires en malgache : romans, pièces de théâtre, nouvelles, récits, contes, poèmes.

Valorisation de la langue malgache

Pendant un certain temps cette écrivaine qui pense en malgache n’écrit qu’en malgache. « J’ai ma langue qu’est le malgache, une langue bien vivante, florissante et poétique. Je ne vois pas pourquoi je me soucierai des lecteurs qui ne comprennent ni ne parlent ma langue ! Je me contente quand même de produire des articles de fond en français et en anglais sur la culture et la littérature malgaches en général, partout où l’occasion se présente. Et j’en profite pour parler de mes propres travaux. Ceux qui veulent connaître réellement mes écrits, ils les traduisent en leur langue ».

Grâce à la collaboration du Docteur Ludmilla Kartachova, ses romans « Ho avy ny maraina » (« Le matin viendra » ) ainsi que « Trano rava » ( « La maison en ruines ») sont traduits en russe avec un tirage de 950.000 exemplaires qui s’écoulent en moins d’une semaine. ...

Littérature sans frontière

Mais d’un autre côté, E.R.Randriamamonjy ne cesse de traduire des œuvres littéraires étrangères mondialement connues en malgache non seulement pour le plaisir et pour démontrer aux gens qui refusent d’admettre que la langue malgache est capable d’exprimer toutes les pensées enrichissantes, mais aussi et surtout pour faire profiter ses lecteurs qui en général ne lisent que le malgache des richesses inouïes qu’apporte la lecture. En effet, elle a publié l’ « Anthologie de la Poésie classique Russe » présentée en version parallèle russe-malgache ainsi que des dizaines de contes russes, français et anglais pour les jeunes et les moins jeunes lecteurs malgaches. Contrairement à ce que l’on pense, il faut croire que les contes, quelle que soit leur provenance ne sont pas uniquement destinés aux enfants. « Mes lecteurs adultes appréciant mes contes par la lecture ou assistant les séances de contes dans les villages, et vue que j’en publie régulièrement dans les quotidiens comme « Tribune » depuis plus de dix ans , semblent ignorer les grands romans étrangers déjà traduits depuis des années en malgache, tel que « Ireo fadiranovana » (« Les Misérables » de Victor Hugo), ainsi que « Vahiny » ( « L’étranger » d’Albert Camus)...

« Ces contes ont fait des heureux partout dans le monde, comme dit l’auteur, pourquoi mes lecteurs malgaches qui ne lisent ni le chinois ni le norvégien ne profiteront-ils pas de ces richesses culturelles et éducatives, dans leur propre langue maternelle ? »

Privilégier la lecture

E. R. Randriamamonjy s’efforce d’encourager la lecture dans les lycées et collèges et utilise tous les moyens pour y arriver. Pour exemple, elle conte en plein air, dans les écoles, dans les églises, sur les places publiques et en même temps présente ses collections de livres. Il semble que de cette façon elle accroît énormément le nombre de ses lecteurs devenus de plus en plus gourmands de lecture. Il faut noter qu’un livre, dans une famille malgache, trouve au moins une dizaine de lecteurs. « Il est faux de dire que les Malgaches ne lisent pas ». La lecture est une habitude et en même temps une culture qu’il faut créer et à laquelle chaque famille, les écoles, chaque éducateur devraient se sentir responsables ».

Récentes publications

Actuellement, notre illustre écrivaine vient de publier un roman français « Retour à l’amer » - Roman à quatre mains, écrit intégralement par é-mail, avec la collaboration d’une amie française Chantal Constant de Bordeaux.
Outre les dizaines d’ouvrages littéraires épuisés et recherchés par les anciens lecteurs qui les réclament pour leurs enfants ou leurs petits-enfants, notre écrivaine intarrissable présente à son actif une vingtaine de titres présents dans toutes les librairies : romans, contes et nouvelles, des pièces de théâtre, jouées jusqu’à une trentaine de fois, soit au théâtre Municipal, soit dans les églises de la capitale et dans les environs, etc. Elle prépare également une collection de brochures « Amboara ny maraina » pour les tout-petits de deux et trois ans commence à paraître avec ses deux premiers titres sur les six qui vont paraître bientôt : « I Kinga sy i Bota » et « Manao baolina i Bota sy i Kinga ». Neuf nouveaux titres verront donc le jour pendant le courant de cette nouvelle année 2008. Plus d’un vont se réjouir et se régaler. En voilà une pierre, deux coups : les deux générations se rencontrent d’une façon détendue et se complètent tout en s’instruisant ; les mamans qui veulent réduire les heures de télé aux tout petits vont être tranquilles et s’amuser, ces derniers commenceront à enrichir leur petite bibliothèque, à connaître, à soigner leurs propres livres et les apprécier très tôt, pour devenir plus tard des grands lecteurs, non seulement des contes mais de tous les ouvrages utiles à leur développement intellectuel, culturel et spirituel .

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