A la Une des médias, les fréquents voyages extérieurs du patron du régime : de la part des médias publics et para-publics, les succès et les réussites sont montés eu épingle jusqu’à satiété. Pour une grande majorité, I’interrogation et le scepticisme l’emportent. Dans la population par contre, I’indifférence est quasi partagée. Se donner le riz quotidien constitue l’essentielle des préoccupations. Pas besoin d’être « ombiasy » (devin) pour constater la dégradation mois après mois de la situation. Les absences prolongées du patron en serait-il l’explication puisque, sans doute, elles sont l’une des composante de son mode de gouvernance ?
Les confrontations des autorités étatiques avec la commune d’Antananarivo ont marqué profondément les esprits. La population prend conscience des abus de pouvoir et des irrégularités dont se prévaut le régime pour déstabiliser les édiles municipaux. Un avertissement aux éventuels récalcitrants. En tout cas, l’Etat, dans sa formation actuelle, n’est plus d’essence républicaine, raison de l’escamotage - par Préfet de Police interposé - de la commémoration du cinquantième anniversaire de la proclamation de la République à Madagascar.
Même si le pouvoir étend ses griffes dans tous les compartiments de la vie publique et privée, sa marque de fabrique se perçoit autrement sur le plan sécuritaire. Brutal et arbitraire, s’agissant de la chasse aux opposants, il se manifeste laxiste et incompétent sur la protection des personnes et des biens. L’insécurité s’enfonce dans les tréfonds de morts d’hommes au quotidien, dus aux agissements des malfrats organisés que suite à la gâchette facile de certains éléments des forces de l’ordre. Tandis que les tribunaux, gangrenés par la corruption, ne sont plus les Palais de la Justice mais l’antre de la vengeance où règne la loi du plus fort et s’y complaisent, consentants de l’arbitraire étatique. Sans doute serait-il question de « balayer les écuries d’Augias », mais toujours est-il qu’il serait besoin de systèmes autres pour ramener la confiance et la fiabilité.
Le chamboulement opéré dans le dispositif sécuritaire brille de son opacité. En toute évidence, la confusion organisationnelle et hiérarchique en constitue le maître mot. Alors que le moral des troupes et de la hiérarchie développe un climat malsain, le choc des mots n’est point en proportion du poids des risques qu’endure chacun des corps en regard de leurs domaines de compétence territoriale respective. D’autres démarches auraient été appropriées si ce n’est attendues car la précipitation à la veille « d’événements » d’importance dénote des incohérences graves.
Recueilli par Raw
