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Société

Soalala zone rouge

Du fil à retordre pour les forces de l’ordre

vendredi 18 juin 2010

Mobilisation générale dans le Boeny du côté des autorités et des forces de l’ordre car Soalala doit cesser d’être une zone rouge. L’insécurité qui y règne n’est pas pour favoriser le développement de la zone alors que les investisseurs frappent à la porte. Sur ordre d’en haut lieu, le chef de Région du Boeny, Rasoloniaina Jean Christophe Noël a conduit une lourde délégation vers le district de Soalala, classé zone rouge à cause des actes des dahalo : vols de bœufs, de biens, de bijoux, viols, coups et blessures volontaires, meurtres. Tous ces actes de banditisme s’observent surtout dans les communes rurales d’Andranomavo et d’Ambohipaky et se répètent presque régulièrement, ce qui a exaspéré la population qui serait allée se plaindre directement en haut lieu à Antananarivo.

Le mercredi 9 juin 2010, le chef de la Région Boeny Rasoloniaina Jean Christophe Noël a effectué une visite de 2 jours dans ce district, accompagné du Procureur de la République de l’ex-province de Mahajanga, Antoine, du commandant de la circonscription régionale de la gendarmerie de Boeny, le colonel Rafehiliva, le commandant adjoint de la région militaire n°4, le colonel Rasamoelina Samuël, le directeur de la police et de la sécurité publique de Boeny, Fianjaha, le commandant de groupement de la gendarmerie de Mahajanga, le lieutenant-colonel Friedrich Behivoka ainsi que du lieutenant Colonel Bora, directeur régional de la défense Boeny.

Dès leur arrivée, le chef de Région et les grands responsables de la sécurité publique de Boeny ont rencontré, dans la salle de réunion de la Commune de Soalala, tous les représentants des forces de l’ordre et les responsables des services publics et privés, les maires des 3 communes rurales composantes du district de Soalala ainsi qu’une dizaine de chefs de fokontany. Chaque responsable a fait un court exposé de la compétence et de la mission de son corps avant d’entrer dans la discussion.

Réalités

Durant le débat, l’insuffisance de l’effectif des éléments qui effectuent les patrouilles, la vétusté et l’insuffisance de leurs armes par rapport à celles des dahalo, le manque de véhicules de déplacement pour une intervention rapide, la difficulté des provisions alimentaires pour ces intervenants d’armes, sont les problèmes les plus cités par les participants. Ces problèmes persistent depuis des années et constituent un atout pour les dahalo. D’autre part, la population, par peur des représailles d’un côté et par peur d’avoir affaire à la pression de l’enquête judiciaire d’un autre, ose rarement témoigner ou fournir des renseignements concernant les dahalo. Alors que les agents de renseignements de ces derniers résident parmi les gens des localités victimes.

En effet, ce sont des réseaux parfaits qui sont en place ; il y a d’abord ceux qui ne font que dénicher les grands « patrons de bœufs » qui viennent d’acquérir de nouvelles têtes de zébu de plus ou qui viennent d’en céder ; ensuite ceux qui hébergent les dahalo avant le moment d’assaut, puis ceux qui font sortir les bœufs du parc et enfin ceux qui reprennent les bêtes pour les envoyer vers différentes directions, ce dernier système faisant abdiquer et ensuite arrêter la pourchasse.

Kalony

Ces mêmes problèmes sont encore évoqués le lendemain lors de la rencontre avec la population dans le Tranompokonolona, suivis des propositions de solutions, entre autres l’instauration du « Dina » et l’application du système « Kalony », ce dernier étant appliqué à Besalampy voici quelques mois. La méthode Kalony a donné des résultats positifs selon le témoignage d’un chef de fokontany : « actuellement , une femme peut voyager seule sans danger sur plusieurs kilomètres chez nous, grâce à l’application du système Kalony » précise-t-il. Le commandant de groupement, le lieutenant-colonel F. Behivoka a recommandé de faire reprendre la formation sur l’application de ce système dont le contenu consiste en résumé, à conjuguer les gestes et les parts de responsabilités des fokonolona, des autorités de chaque localité et des forces d’interventions avant, pendant et après l’attaque des dahalo.

D’autres propositions ont été avancées, telles que le renforcement des éléments de la gendarmerie par les éléments militaires, proposition notée et étudiée au niveau central d’après le colonel Rasamoelina Samuël ; la création de postes avancés dans les zones de repli ou de refuge des dahalo est également avancée, telles qu’Ambonara, Antsirabe, Mahabe, Marosakoa, toutes dans la commune d’Andranomavo. Selon les explications du commandant de la circonscription régionale de la Gendarmerie, l’insuffisance des éléments est liée au projet de dissolution de ce corps il y a quelques années ; ce qui avait annulé tout recrutement. Actuellement la formation a repris et des sorties auront bientôt lieu et renforceront toutes les zones rouges du pays.

Pour la police, le directeur Fianjaha a annoncé que 35 nouveaux agents de police seront affectés à Soalala à la prochaine sortie de la promotion à Mahajanga. Le Procureur de la République, Antoine, quant à lui, a proposé la réhabilitation et réutilisation de la maison de sûreté et du Palais de justice dans le district de Mitsinjo pour abriter un Tribunal de première instance car l’absence de telles infrastructures rend encore les dahalo plus fort.

Le chef de la Région Boeny, Rasoloniaina Jean Christophe Noël, a conclu que la restauration de la sécurité n’est pas seulement l’affaire des forces de l’ordre ni de l’État, la coopération effective des fokonolona en est le premier pas pour faire régner la sécurité qui est une pièce maîtresse du développement économique.

Recueilli par Valis

1 commentaire

Vos commentaires

  • 19 juin 2010 à 00:09 | Albatros (#234)

    Ah !!! Les autorités s’inquiétent de l’insécurité en Boeny !!!.

    Cela a-t-il un rapport avec l’arrivée des investisseurs chinois ?.

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