Les travaux de ce psychiatre- arthérapeute et exorciste (eh oui) ont ébahi le public. « Hatsiaka », « Diavolam-pararano », « Guerre et paix », « Retour de pâture », « Errance », « Philosophie », etc...
Tels sont les titres donnés à ses tableaux. En prime, le Dr Ratrema accorde une vaste espace à la mémoire collective nationale et même internationale tout en privilégiant la lutte de libération. D’ailleurs, l’art du docteur paraît nettement plus proche d’une théologie de libération politique, sociale, économique et culturelle. Le mouvement insurrectionnel de 1947, le M.D.R.M sont par exemple un domaine de prédilection de l’artiste. A côté de cela, le quotidien des citadins ou des ruraux est aussi très présent. Mais le plus impressionnant dans tout cela, c’est le matériau utilisé. Sans doute dans l’objectif de concrétiser sa sensibilité de peintre intimiste, Dr Ratrema n’hésite pas à ajouter des objets les plus disparates. « Karakaram-patana » (grille de cuisinière artisanale), statuettes, bouts de métal, lance véritable, filet, etc. Tous contribuent à la composition du tableau et sont faits pour ponctuer les symboles plus qu’ésotériques, ainsi que la nuance de couleurs qui ne dépare pas parfois de l’allure prise par Dali ou autres Picasso...
« Avec le fond noir surmonté de ce blanc aveuglant du tableau, ça dit ce que ça dit. Je vois où il veut en venir en matière de température, qui est ici dominé par le froid. Pourtant, je crains que les intellectuels, trop conditionnés par le savoir qu’ils ont reçu sur les sièges de l’amphi, seraient moins réceptifs au message du Dr Ratrema. Peut-être bien qu’il passera mieux chez les êtres plus primitifs », philosopha Liantsoa, un étudiant en fac.
« Je suis ébahie par la façon dont l’artiste a pu orner ses œuvres avec tous ces objets hétéroclites. Vraiment, il faut avoir une sensibilité originale avant de prétendre fournir tous ces travaux », a insinué Cathy, une jeune anglicisante.
