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Editorial

Commonwealth et Francophonie

Devoirs et responsabilités du G20

vendredi 18 juin 2010

Le monde continue de vivre une crise majeure, aux multiples aspects. Une reprise est actuellement perceptible, mais elle demeure fragile et trop inégalement partagée.

Face à cette crise, le G20 agit pour incarner une nouvelle réalité du pouvoir dans le monde. Mais peut-il le faire sans écouter et faire entendre la voix de ceux qui, absents des délibérations, sont dès lors réduits au silence ?

Le Sommet du G20, les 26 et 27 juin prochain à Toronto, rassemblera 90% du PIB mondial, mais 90% des pays seront une nouvelle fois absents de la table de négociation. Pour revendiquer un leadership économique légitime, le G20 doit se préoccuper de tous ces pays que, déjà lors d’un précédent G20, le Commonwealth et la Francophonie ont désignés comme « le G 172 ».

Le Commonwealth et la Francophonie, qui luttent aux côtés de leurs pays pour l’établissement d’un monde plus équilibré et mieux régulé, demandent donc au G20, dans son ensemble, et à chacun de ses membres en particulier, de prendre aujourd’hui en compte, quelques réalités, mais aussi quelques priorités essentielles pour le bien commun.

Première priorité : mettre fin au scandale de l’extrême pauvreté. Il y a dix ans, on s’était entendu pour atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) à l’horizon 2015, c’est dire dans 5 ans. Mais face à la raréfaction des ressources publiques, la stagnation de l’aide, nous n’avons d’autre choix que d’identifier de nouvelles sources de financements. La Banque mondiale estime que, pour la seule année 2010, 315 milliards de dollars sont nécessaires pour combler l’écart entre les besoins des pays en développement et les financements actuellement disponibles. Le G-20 devrait mettre en place un plan d’action identifiant des sources privées de financement de développement innovant en consultation avec les premiers concernés.

Deuxième priorité : placer la situation des femmes au cœur des politiques de croissance et de développement, non pas au nom du politiquement correct, mais avec la conviction qu’elles peuvent jouer un rôle déterminant dans la réalisation des OMD. Le partage est pour l’heure largement inégalitaire : les femmes qui comptent pour moitié de la population mondiale, supportent bien plus de la moitié des conséquences de la pauvreté. Dans les pays en voie de développement, le G20 doit se pencher sur un soutien renforcé aux petites et moyennes entreprises. La part du lion de cette aide devrait aller aux agents de changement et de croissance dans la société avec le plus grand potentiel - les femmes. Par ailleurs, les chiffres de la mortalité maternelle et infantile demeurent révoltants : près de 500 000 femmes meurent, chaque année, en donnant la vie, et 40% des décès de nouveau-nés se produisent avant 1 mois, alors qu’il suffirait de 500 000 sages-femmes de plus dans le monde pour que la situation change.

Troisième priorité : affronter le changement climatique et le réchauffement de la planète. Par-delà les controverses sur les causes et les réponses à apporter, s’impose une réalité incontestable : ce sont les pays les moins responsables du réchauffement et les moins à même d’y remédier qui en subissent les conséquences les plus graves.

Il faut tenir les engagements pris lors de la Conférence de Copenhague, dont la mise en place rapide d’un fonds de 10 milliards de dollars pour aider les pays pauvres à s’adapter et à atténuer le changement climatique alors que les négociations se poursuivent.

En outre, mettre en place un cadre où les plans nationaux sur les changements climatiques se verraient attribuer une « accréditation » internationale constituerait le gage d’une meilleure utilisation des sources de financement existantes, et d’un accès simplifié à ces sources, en vue de l’adaptation aux changements climatiques et de l’atténuation de leurs effets. Cette accréditation pourrait s’inspirer de l’actuel dispositif « Documents de stratégie pour la réduction de la pauvreté (DSRP).

Toutes ces priorités requièrent donc une volonté politique forte et le renouvellement profond de la méthode adoptée pour financer le développement. Les pays les plus riches doivent admettre qu’ils ne pourront envisager leur avenir, sans s’engager, aussi, pour celui des centaines de millions d’hommes et de femmes qui en sont actuellement privés. Faute de quoi, le G20 ne sera qu’un groupe d’intérêt de plus dans l’histoire des relations internationales.

Kamalesh Sharma, Secrétaire général du Commonwealth
Abdou Diouf, Secrétaire général de la Francophonie


Les deux Secrétaires généraux ont été invités conjointement à discuter de leurs grandes préoccupations touchant le G8 et G20 le 9 juin à Ottawa par le Premier ministre Stephen Harper du Canada. Le Canada assume actuellement la présidence et sera l’hôte des deux sommets les 25, 26 et 27 juin 2010.

14 commentaires

Vos commentaires

  • 18 juin 2010 à 08:06 | Noue (#2427)

    Am-bava homana , am-po miheritreritra

    Atsipy ny tady eny an-tandroky ny omby, atsipy ny teny any am-pon’ny mahalala

  • 18 juin 2010 à 08:33 | Basile RAMAHEFARISOA (#417)

    La France et l’Allemagne parlent d’une seule voix dans toutes ces réunions internationales,c’est le seul point qui m’intéresse.

    Basile RAMAHEFARISOA

    b.ramahefarisoa@gmail.com

    • 18 juin 2010 à 09:10 | Jill (#3525) répond à Basile RAMAHEFARISOA

      M. Basile, ce que vous dites est probablement vrai, mais dans quel but ? Jouer les parisiennes ... sous le soleil de Mexico ?

    • 18 juin 2010 à 09:32 | Basile RAMAHEFARISOA (#417) répond à Jill

      Jill

      Déjà pour parler au nom de l’Europe pour éviter la cacaphonie, le reste « ON VERRA ».

      Basile RAMAHEFARISOA

      b.ramahefarisoa@gmail.com

    • 18 juin 2010 à 09:56 | Basile RAMAHEFARISOA (#417) répond à Jill

      jill « Jouer les parisiennes...sous le soleil de mexico ??? »

      si c’est pour faire allusion à la défaite de la FRANCE contre le Mexique.

      Dommage pour VOUS,JILL,je me moque totalement de la coupe du monde du foot-ball !!RIEN A CIRER !!!

      Basile RAMAHEFARISOA

      b.ramahefarisoa@gmail.com

  • 18 juin 2010 à 11:47 | da fily (#2745)

    Et tralala, on refait un tour de manège pour rien.

    S’en remettre à des éventualités sur un possible accord entre le Commonwealth et la Francophonie essayant d’influer sur le G20, on entre dans la 5ème dimension, non ? Le G20 est une réalité auxquels ses pays membres ne peuvent échapper, il est des réalités par ces temps de crise qui sont autant de revers et sursis qui ne laissent pas de place aux états d’âmes des bons penseurs soient-ils pétri de bonne volonté.

    Se fourvoyer en connaissance de cause, et tirer la sonnette d’alarme ensuite, tout en multipliant je ne sais quelles manoeuvres dilatoires et autres carabistouilles, voilà le comportement infantile dans lequel les tenants des pays sous-développés se cantonnent et confortent leur foutue dépendance !
    C’est le grand carnaval des girouettes et majorettes du pouvoir mondial, tiraillées entre le profit durable et ce qui reste de bonne conscience pour tenter de rester humain. Si le cinéma trompe de moins en moins de personnes, il ne se passe pas plus grand chose que ça pour changer radicalement de façon de faire. A part les gesticulatoires altermondialistes qui en sont encore à singer Don Quichotte, on dira qu’il reste beaucoup à defricher dans les jachères du développement équitables et durables.

    • 18 juin 2010 à 12:16 | racynt (#1557) répond à da fily

      « Faute de quoi, le G20 ne sera qu’un groupe d’intérêt de plus dans l’histoire des relations internationales. » hu hu hu Pour masquer que ce n’est ni plus ni moins un groupe d’intérêt de plus , il faut bien qu’ils se décarcassent en usant un peu de bonne volonté même si bon nombres de gens ne sont plus dupes que le G20 n’est pas mère Théresa.

  • 18 juin 2010 à 13:58 | râleur (#3702)

    Que des voeux pieux.

    Le G20 a d’autres soucis et notamment leur niveau d’endettement et la dégradation des comptes publics de tous ces pays qui ont vécus au dessus de leurs moyens.

    Ces pays représentent peut-être 90% du PIB mondial mais leurs dettes cumulées représentent presque autant.

    L’organisation de la francophonie n’a absolument aucun poids politique et encore moins financier, pour influencer quoi que ce soit

    • 18 juin 2010 à 17:07 | Basile RAMAHEFARISOA (#417) répond à râleur

      râleur

      1euro=1 dollar

      Les spéculateurs perdent le pédale.

    • 18 juin 2010 à 17:40 | râleur (#3702) répond à Basile RAMAHEFARISOA

      pauvre Basile,

      ce sont les spéculateurs qui ont amené ce taux. Si seulement tu t’y connaissais en finance, tu verrais que Georges Soros a parié depuis au moin 6 mois sur la baisse de l’euro. Toutes les banques financières ont déjà anticipé depuis longtemps ce tausx en voyant le taux de la dette des pays de la zone euro et de l’UE Au cas où tu ne sais pas, la zone euro n’est pas l’UE

      La finance c’est spéculer et spéculer vient du latin speculare et qui veut dire voir plus loin.

      Un petit cours de finance gratuit

    • 19 juin 2010 à 09:48 | Basile RAMAHEFARISOA (#417) répond à râleur

      soro,râleur

      IL MISE SUR LA STABILITE d’échange parce que les intérêts sont plus rentables pour lui que les fluctuations ;

      A+

      râleur.

      Basile RAMAHEFARISOA

      b.ramahefarisoa@gmail.com

    • 19 juin 2010 à 09:57 | Basile RAMAHEFARISOA (#417) répond à Basile RAMAHEFARISOA

      râleur

      un petit rappel

      0,95 euro=1 dollar QUAND ??

      Maintenant,il faut revenir au point de départ,vers ce taux cité ci-dessus.

      Les spéculateurs ont déjà atteint leur « OBJECTIF »,la crise de confiance monétaire et financière Mondiale.

    • 20 juin 2010 à 17:52 | Basile RAMAHEFARISOA (#417) répond à râleur

      râleur

      « l’organisation de la francophonie .... » ;

      Nous assistons à une période aigue de la guerre euro/dollar,car l’euro a ouvert une brèche dans le monopole monétaire américain.

      L’Amérique profite d’une faiblesse passagère de l’Europe pour tenter,avec l’aide de l’Angleterre,plus anti-européenne que jamais,à tuer l’euro.

      Si l’euro disparaît,l’Europe est morte.

      Pour sauver l’Europe,il faut sauver l’euro.

      1euro=1 dollar

      L’Europe devrait annoncer que

      - les importations seraient désormais payées en euros,

      - et les exportations facturées en euros.

      Un vrai coup de fouet pour l’économie européenne.

      Qu’en pensez-vous râleur ????

  • 18 juin 2010 à 18:06 | diego (#531)

    Madagascar de RAVALOMANANA allait recevoir la FRANCOPHONIE….mais la HAT et RAJOELINA sont passés par là….

    La HAT pense qu’elle est proche de la France !!!! En mettant par terre le rendez-vous des Francophones ????

    Quand Est-ce que la HAT va recevoir la FRANCOPHONIE ????

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