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Economie

Microfinance

Des taux à 182%

lundi 8 septembre 2008 | Léa Ratsiazo

Les taux pratiqués par les institutions des micro-finances (IMF) à Madagascar varient entre 21% et 182% par an, d’après les explications du réseau Otiv (Ombotahiry ifampindramana vola). Celui de l’Otiv Tana oscille entre 1,5 % à 2,5% par mois. A travers le monde, les taux d’intérêt dans la micro-finance se situent entre 20% et 60%. Ce taux d’intérêt très élevé est jugé anti-productif par certains observateurs. Du côté des IMF, on avance que ce taux est largement inférieur à celui pratiqué dans le secteur informel, c’est-à-dire par les usuriers, notamment dans le milieu rural.

Charges incompressibles

Sur le plan technique, le taux d’intérêt appliqué est calculé en fonction des frais généraux, des coûts de ressources incluant l’inflation, les pertes sur créances ainsi que la capitalisation souhaitée. Ces divers frais de fonctionnement sont incompressibles. Les crédits accordés sont des petits montants. Or, les frais et les services restent les mêmes, quel que soit le montant du crédit, d’où la hausse du coût de fonctionnement. Le principal souci des IMF réside dans la recherche de pérennité. Pourtant à l’heure actuelle, la majorité des IMF n’arrivent pas encore à l’autosuffisance financière. Certaines doivent recourir aux emprunts auprès des autres institutions financières comme les banques primaires. Comme elles doivent payer les intérêts de la banque, les IMF doivent surenchérir ses taux d’intérêt pour au moins couvrir leurs frais.

Subventions

D’autres IMF bénéficient de subventions des différents bailleurs de fonds mais ne veulent pas autant baisser leur taux d’intérêt. Pour l’Otiv de Tana, il vaut mieux que les subventions servent à alléger provisoirement les charges de fonctionnement (frais généraux), à charge pour les IMF de les maîtriser progressivement plutôt qu’à bonifier directement les taux d’intérêt. Il faut également que les octrois de crédits augmentent sensiblement et aussi rapidement que possible (suivant les capacités de l’IMF) pour permettre l’augmentation des crédits. D’autant qu’une bonification du taux d’intérêt ne peut qu’être ponctuelle et fausse, après la perception du coût réel pour les bénéficiaires, ces derniers vont croire que le taux bonifié constitue le taux normal et n’accepteront plus que le taux d’intérêt augmente lorsque la subvention n’est plus là.

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