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Economie

Centre Ezaka Miarisoa

Des crédits sans intérêt et sans garantie

mercredi 8 octobre 2008 | Léa Ratsiazo

« Le CEM ou Centre Ezaka Miarisoa accorde des crédits sans intérêt et sans garantie », clame une publicité diffusée par une chaîne de télévision privée. Des centaines de personnes se bousculent au portillon de l’association sise aux 67ha qui a du mal à contenir la foule. Daniel Andriamiarisoa, président du CEM explique que « le centre est une association qui fait des œuvres de bienfaisances et dont l’octroi de prêts sans intérêt et sans garantie est une des activités. » Or, ce responsable ne donne que des réponses vagues à toutes les questions qu’on lui pose. Qui finance le CEM ? « Des bailleurs de fonds internationaux qu’on ne peut pas vous dévoiler afin de ne pas les froisser », répond le président de l’association. Ce dernier affirme qu’« il accorde des prêts à tout le monde sans exception, sans distinction de sexe, de religion ou de métier. Les emprunteurs doivent tout simplement adhérer à l’association en versant un droit d’adhésion et de cotisation fixée en fonction du montant voulu, et ce, pendant 3 mois (voir tableau). » « Ce délai est nécessaire avant d’accorder le crédit pour faire des enquêtes sur l’activité et la moralité de l’emprunteur », selon toujours Daniel Andriamiarisoa. Le droit d’adhésion et les cotisations ne sont pas compris dans le montant à rembourser après. Et si après trois mois, après avoir collecté le droit d’adhésion et droit d’entrée l’association disparaissait dans la nature ?

Procédures en cours

Combien de personnes ont déjà bénéficiées du service du CEM ? « Beaucoup mais difficile à chiffrer », répond béatement le responsable qui affirme par contre que « le nombre des adhérents s ‘élève à 6 000 actuellement. » De quel organe ou ministère dépend cette association dans la mesure où il est question d’argent et de fonds ? « Pourquoi l’Etat devrait-il nous contrôler alors que nous faisons des œuvres de bienfaisances pour le bien de tous », se demande le président Daniel Andriamiarisoa. Blaise Rajoelina, coordonnateur national des microfinances, de son côté, tout en faisant constater un vide juridique, est ferme et précise que « ce genre d’activité est illicite. » « Nul n’a le droit de recueillir des fonds publics comme cela, sans autorisation, sans contrôle, sans déclaration », a-t-il averti. En tout cas, il fait comprendre qu’on ne sait pas encore qui est habilité à prendre des mesures, la commission de la supervision financière et bancaire de la banque centrale (CSBF) ou la coordination nationale de micro finances ? D’après ce responsable, le procédé ressemble à celui de tontines africaines dans lesquelles l’association fonctionne grâce aux cotisations. Quoi qu’il en soit, des mesures ont déjà été prises et les procédures en cours. Les responsables attendent les ordres et vont descendre sur terrain au cours de cette semaine en principe. En plus de la fermeture, d’autres mesures pénales pourraient être prises à l’encontre des responsables de cette opération.

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