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Société

FES et YLTP

Débats sur la conférence nationale

mercredi 1er septembre 2010 |  1380 visites 

Il n’y a pas qu’au niveau des acteurs politiques habituels qu’on est interpellé par la situation actuelle du pays. Bien que les débats qu’ils avaient organisé à l’université d’Antananarivo le mercredi 25 août dernier aient été un peu éclipsés par les querelles des politiciens, la Fondation Friedrich Ebert et le Youth leadership training program (Yltp) peuvent se féliciter d’avoir fait salle comble et permis un regard un peu plus neuf sur la problématique actuelle de sortie de crise.

Le thème de la journée était en effet « Focus conférence nationale ». Et les interventions de bon nombre de participants ont laissé filtrer leurs doutes sur la possibilité d’organiser sereinement une telle rencontre dans les délais annoncés, voire même dans des délais raisonnables. Le climat de méfiance générale risque de remettre constamment en doute la neutralité de l’organisation, et d’handicaper les modérateurs dans leurs tentatives pour calmer la fièvre des participants. Quant aux personnes qui seront chargées de synthétiser les débats, elles risquent fort d’être accusées de ne pas avoir réussi à mettre de côté leurs penchants politiques et convictions personnelles pour rédiger les rapports.

Il n’y a pas, à proprement parler, de mécanisme formel et reconnu permettant de valider l’organisation de telles conférences, a souligné une représentante du SEFAFI. C’est l’un des problèmes de la transition actuelle, au contraire d’une situation normale où il est censé exister un contrôle réciproque entre le Législatif et l’Exécutif. Et la présence de la société civile dans l’organisation ne représente nullement à elle seule une garantie.

Plus généralement, la représentativité des participants constitue l’un des points clés d’une telle rencontre. La confusion actuelle ne facilitera pas les choses : entre Dinika Santatra, conférence, forum, dialogue, assises, espaces et concertations, plus personne ne sait trop qui représente quoi, et il n’est pas rare que l’on remette en cause le respect par les représentants présents à une réunion, des aspirations réelles des adhérents de leurs organisations d’origine.

Aux yeux de beaucoup d’orateurs, la démarche ne pourra réellement réussir que si elle est précédée d’une campagne massive d’information. Ce n’est que si le simple citoyen est suffisamment éclairé au préalable des tenants et aboutissants des débats que la Conférence nationale pourra réellement prétendre à être inclusive. Sans une forte implication de la population, on ne ferait que renouveler les échecs précédents, comme le Forum national de 1992 dont les résolutions sur la Constitution ont été foulées aux pieds par les Présidents de la République successifs.

Recueilli par Patrick A.

7 commentaires

Vos commentaires

  • 1er septembre 2010 à 09:26 | sissi (#3685)

    Bonjour Patrick.

    Je vais même aller plus loin dans le raisonnement, en affirmant que l’élaboration de notre Constitution ne devrait pas non plus se faire dans la précipitation. Pour avoir un réel impact auprès de toutes les couches de la population, et pour lui donner une chance d’être pérenne, son élaboration devrait se faire non seulement dans la sérénité mais aussi avec la bénédiction de tous les enfants de ce pays. Une Constitution, copier-coller-colmater à la vitesse TGV sur d’autres, ne pourra jamais être une solution viable sur le long terme. Ci-dessus une réponse au post de Che Taranaka d’hier dans lequel, j’ai apporté plus de détails sur la question. Je remercie déjà tous ceux qui vont me lire jusqu’au bout et m’excuse de la longueur du post. Mais sur des sujets aussi vitaux que la « guerre Civile », la Constitution ou le fédéralisme, mieux vaut user de tout son temps et de tout son clavier pour un débat sain et constructif.
    Sissi

    • 1er septembre 2010 à 10:05 | sissi (#3685) répond à sissi

      Che Taranaka,

      Dire que je n’aime pas Didier Ratsiraka est faible. Je le détestais royalement. Et si vous saviez ce que ce monsieur m’avait fait à moi et à ma famille, croyez moi, à ma place,vous ne vous seriez peut-être pas contenté de le haïr.

      Mais tout cela est du domaine du passé maintenant. J’estime qu’il a lui aussi reçu sa période de purgatoire et comme il a pris de l’âge(et moi aussi), mon regard sur lui et sur la vie en général a conséquemment changé. Mon père, s’il était encore de ce monde m’aurait dit que « c’est le privilège de l’âge ». Mais le problème n’est pas là. Nous avons des problèmes autrement plus importants que mes sentiments personnels envers ce membre que je sens (très proche ?) de votre famille.

      Vous, par contre, vous ne m’avez rien fait et cela m’afflige de sentir autant d’amertume dans vos écrits. Je vous sens comme un jeune homme meurtri par la vie en général et déçu par la tournure des récents évènements en particulier. Mais dites-vous bien que ce ne sera ni la guerre civile ni la haine qui pourront vous rendre service. Et si j’ai un conseil à vous donner en tant qu’aînée qui avait reçu, elle aussi sa part de déboire dans la vie, c’est de cesser de vous fier à tous les bobards que certaines de vos relations pourraient vous apporter. Quand on est dans la situation que j’imagine la vôtre, de toute façon, on a toujours été SEUL. On est seul quand on était au sommet de la pyramide car on n’est entouré généralement que d’opportunistes, et dans le malheur, on est toujours aussi seul car il ne reste plus que les sangsues ou les hypocrites. L’expérience des autres ne nous sert peut-être jamais, mais elle permet une comparaison.

      Ne soyez pas crédule au point de penser qu’il reste encore suffisamment de partisans à Didier Ratsiraka pour se lancer dans une guerre civile pour lui. Si parmi vos relations il y en auraient qui ne vont pas hésiter jusqu’à vous le faire croire, ne les croyez surtout pas car c’est un gros mensonge.

      Autant, il n’y aura pas beaucoup de personnes aujourd’hui qui vont aller se battre jusqu’à la mort pour Ravalomanana, autant, il n’y en aura pas non plus pour envisager une guerre civile pour D.Ratsiraka. Je ne nie pas l’existence des fanatiques, mais à eux seuls ils ne pourront jamais fomenter et réussir une guerre civile. Mais en attendant, les partisans de l’un ou de l’autre feront toujours miroiter la possibilité de leurs retours aux affaires pour arrondir leurs fins du mois.

      Et si par grand malheur, les ingrédients de votre chimie conduisait Madagascar dans une guerre civile (ce dont je me permets d’en douter), ce ne sera certainement pas en vue de remettre en selle les 2 exs sus-mentionnés.

      Selon vous « fédéralisme » rimerait avec « balkanisation » ?

      Le fédéralisme ou quelque soit le nom qu’on donnera à une démocratie à la base, quand il est pensé, réfléchi, et conduit par des personnes compétentes et conscientes des enjeux, le fédéralisme n’est pas forcément un mauvaise système. C’est uniquement entre les mains des« inconscients » que le risque « de la balkanisation » serait à craindre.

      Les expériences des pays occidentaux qui ont choisi ce mode de gouvernance, tels que la Suisse ou les USA, ont démontré qu’il n’y avait rien de mieux pour développer un pays que de faire participer toutes les couches de la société. Cela devient une évidence quand le pays est composé de communautés, culturellement et parfois linguistiquement différentes.

      Pour le cas de Madagascar, il faudra bien évidemment une vulgarisation à outrance pour conscientiser et pour éduquer la base du rôle important qu’elle aura à jouer. La démocratie directe est ce qu’il y a de mieux pour un pays doté de plusieurs ethnies, dont chacune est composée de sa propre culture, de sa propre croyance et de son propre mode de fonctionnement.

      C’est la raison pour laquelle si on devait à tout prix changer de Constitution, beaucoup de personnes pas forcément insensées, ne partagent pas son élaboration dans la précipitation. Elles opteraient plutôt pour prendre celle déjà en notre possession pour les différentes élections à venir, quitte à l’amender si besoin. Il faudra prendre tout le temps qu’il faudra pour en élaborer une dans la sérénité.

      Les USA ont mis plus de 11ans pour faire la leur. Entre décembre 2000 au sommet de Nice et l’adoption de la Constitution européenne le 29 octobre 2004, des années se sont écoulées.

      Certes, il n’est pas question de remettre en cause la capacité des experts malgaches pour pondre une Constitution déjà prête, à la vitesse TGV, mais pour espérer avoir une constitution pérenne et crédible et qui aura la bénédiction de tous, il faudra d’abord oser se poser la vraie question : Quelle Constitution serait la plus apte pour le développement économique et pour l’épanouissement de chaque Malgache ?
      Sissi.

  • 1er septembre 2010 à 09:52 | Parole (#2602)

    Au train où vont les choses, il y a fort à parier que la conférence nationale soit une réédition de Vontovorona, en plus grandiloquent, en plus chaotique...

    Et si on commençait par les choses simples comme ouvrir les medias publics aux différentes opinions ? Cela nous rendrait peut-être plus intelligent !

  • 1er septembre 2010 à 12:10 | kotondrasoa (#3872)

    C’est vrai que discuter d’une Constitution se fait à tête reposée et non dans cette ambiance malveillante actuelle mais faudrait-il vraiment parler de Constitution car quelle que soit la Constitution, du moment que les politiques qui doivent l’appliquer ne sont pas honnêtes, ce ne sera qu’un changement pour un changement.

    En parlant du fédéralisme, la raison initiale de nos politiques (intelligentsia provincial des 6 faritany) est que dans un Etat unitaire, ils mangent au salon et donc sont obligés d’être polis et de bien se tenir mais dans un Etat fédéraliste, ils mangeraient directement dans la cuisine et pourraient se permettre d’ouvrir le couvercle de la marmite et de se servir grassement.

    La seule façon de tenir en laisse nos politiciens serait d’avoir une Justice forte et indépendante qui sévirait à chaque fois qu’il y a manquement aux lois, et cela de la plus haute marche de l’Etat jusqu’au dernier citoyen.

    Je conseille donc à tout conférentier national d’insister sur cette Justice indépendante avec une Cour Suprême dont les membres seront désignés à vie et seront mieux protégés que les Ministres.

    • 1er septembre 2010 à 14:15 | sissi (#3685) répond à kotondrasoa

      Kotondrasoa,

      Il est vrai que la plus belle Constitution du monde ne peut donner ce qu’elle n’a pas, à savoir : des politiciens honnêtes.

      Mais tous ces grands pays avaient eu eux aussi leurs problèmes au début. Souvenez-vous du cas américain avec ses 13 états, combien c’était laborieux.

      « Les hommes aiment le pouvoir [...] Donnez tout le pouvoir au grand nombre et la minorité sera opprimée ; donnez tout le pouvoir à la minorité et le grand nombre sera opprimé[5] ». Les Américains comme tous les hommes ne recherchent pas le bien commun mais leur intérêt personnel, souvent confondu avec le bien commun. Ceci favorise les alliances de circonstance et surtout les disputes » : de Alexander Hamilton qui était chargé d’apporter un projet plus conforme et plus réaliste, en tenant compte justement de la perversion de la nature humaine.

      Mais les pères fondateurs n’ont pas voulu baisser leurs bras et aujourd’hui ce ne sont pas 13 mais 50 états qui sont gérés par la même Constitution depuis le 25 mai 1789. La grande flexibilité de la Constitution américaine a permis de ratifier plusieurs amendements selon les besoins du moment, depuis son origine.

      La Suisse quant à elle, a changé 3 fois de Constitution depuis 1948. La dernière est mise en vigueur depuis le 1er janvier 2000. La Constitution de la Suisse avec ses 26 cantons et ses votations populaires ont permis de réunir sous le même drapeau des personnes de cultures et de langues différentes. Elle a réussi l’exploit de faire vivre ensemble différentes communautés, à priori qui n’ont rien de commun, dans le respect mutuel, avec comme crédos : la liberté, la démocratie, l’indépendance et l’aide mutuelle.

      Bien sûr que tout ce beau rêve ne pourra jamais voir le jour à Madagascar sans la séparation et l’indépendance des 4 pouvoirs à savoir : le Législatif, l’Exécutif,( checks and balances) le Judiciaire et la Liberté de la Presse.

      « If you can dream it, you can do it », cette phrase qui est le symbole même du rêve américain, ne pouvons nous pas l’adapter à notre sauce malgache pour pondre une Constitution à notre image ?

      Ny vitan’ny sasany ve tsy ho vitan’ny gasy sa isika ve drondrona nony sasany é !!!?
      Sissi.

  • 1er septembre 2010 à 17:58 | kotondrasoa (#3872)

    Sissi,

    Je suis entièrement d’accord avec vous mais de tous les débats qui ont été organisés, personne ne parle du pouvoir judiciaire et de celui de la Presse, à part le magistrat Ramarolahihaingonirainy dont le projet aurait été ignoré par le CCC.

    Enfin, pour ce qui est de raisonner avec la Hat, il vaudrait mieux attendre le sursaut du peuple, que ce soit dans un ou deux ans, car la Hat est sourde à tout ce qui n’est pas leur intérêt.

    Voyez, même des têtes qu’on dit pensantes s’accrochent à leur PMU (dixit richar baomba) mensuel et ne démissionnent pas, car la manne publique leur tombe dans les mains à chaque fin de mois (genre général poète, pasteur, ex-candidat à la présidence et autres).

    Enfin, comme l’adage dit que la plus jolie femme du monde ne peut donner que ce qu’elle a, espérons que la manne va se tarir car j’ai entendu dire que le pactole chinois n’a pas encore été reçu et les devises d’investissement du QMM vont cesser d’ici peu.

    Sauf si Vianney leur sort un autre chèque (suite du 1 002 000 $), ce qui n’est pas à écarter dans les marchandages de la place du PM.

    • 1er septembre 2010 à 22:14 | sissi (#3685) répond à kotondrasoa

      Kotondrasoa,
      Ps:Lire 1849 au lieu 1949 pour la première Constitution suisse.

      Je pense que tout le monde aura compris les raisons pour lesquelles les propositions de Anthony R. ont été snobées par la CCC. La qualité des conférenciers n’est pas non plus toujours au rendez-vous pour pouvoir apprécier un tel exposé technique qui risque plus de les soûler qu’autre chose : pour preuve les photos de la honte dans MT sur lesquelles on pouvait voir à l’œuvre les adeptes de la sieste.

      A mon avis, pour éviter de tourner en rond, il faudrait créer des commissions tripartites, composées à la fois d’experts, de politiciens, et des magistrats pour se pencher sur les sujets épineux tels que le pouvoir judiciaire. Idem pour la liberté de la presse avec bien évidemment la participation massive des journalistes, de tous bords confondus.

      Des sources que je pense être dignes de foi, m’ont aussi fait part des chèques de garantie de WISCO qui ne seraient pas encaissables dans l’immédiat. Avec les caisses vides, la grogne commence à surgir de partout. La HAT ne serait pas épargnée.

      Un peu de commérage en passant : une connaissance m’a rapporté que son ministre de frère lui aurait dit en plaisantant que cela ne servait plus à rien d’être ministre avec toutes les restrictions budgétaires. Tout ceci pour abonder dans votre sens que sans un apport rapide d’argent frais, on n’aura même pas besoin du soulèvement populaire car ce seront les complices d’hier qui vont se charger eux même de se défaire de la HAT devenue alors moribonde et régler son compte à qui de droit. Sans PMU point de salut. Ce qui explique toutes ces gesticulations de circonstance dans l’espoir d’une reconnaissance internationale et l’ouverture des robinets.

      Quant à Vianey, chut, motus et bouche cousue. Je préfère ne pas en parler sur ce forum. De toute façon, la HAT en chef visiblement, cherche à garder le statu quo en maintenant Vital.

      A plus Kotondrasoa, ce fut un plaisir de débattre avec vous.
      Sissi.

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