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Opinions

Dans un match il faut marquer

jeudi 30 mai 2013 |  2814 visites  | Patrick A.

Nous voici donc en quelque sorte confronté aux rudes contraintes du journalisme (très) sportif. À la radio ou dans un journal, on arrive encore à décrire un combat de boxe en utilisant des termes techniques comme uppercut, crochet du droit… Mais une mêlée ouverte de rugby ? D’un point de vue journalistique, on ne peut pas vraiment la décrire, l’on se contente de dire qui y participe, quel camp progresse et quel demi de mêlée récupère la balle.

Et pourtant, la mêlée de rugby reste encore gouvernée par des règles plutôt précises. À titre d’exemple, sous peine de voir leur équipe sanctionnée d’une pénalité, les joueurs sont obligés d’entrer dans la mêlée par l’axe du regroupement et non pas sur les côtés. On ne peut pas non plus se coucher sur le ballon ou volontairement faire s’effondrer le regroupement.

Il y a par contre de quoi s’interroger sur la politique malgache. Est-elle encore gouvernée par quelque règle, autre que celle de la vengeance entre deux hommes ? Les observateurs en sont réduits à retenir leur souffle ; ceux qui sont croyants sont éventuellement autorisés à prier, mais il n’est pas impossible que même cela puisse devenir dangereux…

Que faire ? Rentrer soi même dans la mêlée ? Comment ? Dans les débats actuels, la population ne pèse plus rien : seul compte le besoin de vengeance des deux hommes. Un observateur notait à juste titre que le peuple malgache est devenu une sorte d’entité vide, spectrale, que les responsables politiques invoquent comme on invoquerait un fantôme.

Hommes de droit et hommes politiques

En théorie, les hommes politiques ne devraient se référer qu’à des principes et les hommes de Droit ne se référer qu’à des textes. Depuis que les hommes politiques sont devenus sans principe ni scrupule et depuis que les « hommes de Droit » s’autorisent à bafouer les textes pour s’improviser législateurs, nous voici rendus bien loin de ce qui n’est plus qu’une fiction.

La situation aurait certes été plus simple si les politiciens avaient davantage respecté leurs signatures. Hélas, les turpitudes des uns ont ouvert à chaque fois la voie de turpitudes accrues des autres. Je renonce à compter le nombre de fois où pendant ces quatre années, Norbert Ratsirahonana, Hanitra Razafimanantsoa et leurs émules ont évoqué la force majeure. Félicitations, mesdames et messieurs, admirez où nous en sommes à l’issue de vos parties de ping-pong !

Mais l’oeuvre a été indéniablement parachevée par ceux qu’on a mis dans la position d’être homme de Droit et non homme politique. Nous n’en serions pas là si la majorité des membres de la CES avait eu le courage d’appliquer les textes, rien que les textes. La récidive dans la manifestation d’états d’âme a discrédité, sans doute à jamais, cette Cour électorale spéciale, vraiment très spéciale, pour reprendre le mot de l’humoriste Mamane.

Que la CENIT prenne la CES au mot !

Parmi les notions de base que l’on inculque aux étudiants de première année de Droit, il y a effectivement celle de force majeure. Sa raison d’être est l’exonération de responsabilité lorsque survient un événement à la fois « imprévisible, irrésistible et extérieur ». Dans le cas présent, on ne peut nullement exonérer de responsabilité les trois personnalités dont la candidature est controversée et leurs appuis politiques : la situation, parfaitement prévisible et résistible, est de leur fait [1].

Tout en ayant le vague sentiment que l’on participe peut-être à la politique du pire, l’on en arrive à se dire que le mieux que la communauté internationale et la CENIT aient à faire est de démontrer par l’absurde qu’il n’y a nullement force majeure. Si la CENIT maintenait tous les préparatifs pour la date du 24 juillet, tout en restant prête à écraser la pédale de frein en dernière minute, beaucoup se trouveraient rudement confrontés à leurs responsabilités…

Notes

[1même si l’on peut gloser des heures et des heures sur leurs degrés de responsabilité respectifs, ils ont tous délibérément participé avec une mauvaise foi indéniable au désordre actuel.

18 commentaires

Vos commentaires

  • 30 mai 2013 à 08:58 | mpihomehy (#5162)

    comment un politicien peut respecter sa signature s’il ne sait pas lire/signer avec son Bacc-3 ?

    • 30 mai 2013 à 09:06 | Maestro (#7313) répond à mpihomehy

      C’est normal ! Il y a son NÈGRE Basile ici qui écrit, écrit, écrit à longueur de journée des REVINGADRA alors forcément le Lapin se sent Important.

    • 30 mai 2013 à 11:07 | ratiarivelo (#131) répond à mpihomehy

      Tean MARINA izany eeeeeeee !! ny Mapa-dihy vody no hainy eeeeeeeee !!!

    • 31 mai 2013 à 05:29 | regisson (#7075) répond à mpihomehy

      attention, votre commentaire frise l’indécence :

      pour le lapinous les cases oui sont vertes et les cases non rouges

      mais il est daltonien !!!

      or il met des croix dans les cases partout !!

    • 31 mai 2013 à 05:39 | regisson (#7075) répond à mpihomehy

      dans un jeu, jouer pour gagner pourquoi pas !!

      le seul problème recentré s’articule autour des règles

      les regles changent tous les jours

      dire qu’entre R8 et mon Lapinou, c’est quand pour des histoires personnels voire de Q que la situation est celle-ci ...... celà laisse et fait rire la communauté internationale...

      etant en Chine, mes amis cinoas ont bien sur analyses à froid et en sont arrivés à cette conclusion ... la réputation !!!!

      de mon coté, je ne peux qu’acquiescer ..

      Plus belle la vie ..... entre la haine et l’amour la distance est tres faible...

      a quand un mariage entre les 2 compères avec Basi loulou le témoin.!!

  • 30 mai 2013 à 09:13 | Maestro (#7313)

    Dans un match il faut marqué

    Désolé de vous contredire Monsieur Patrick A, mon cher collègue, mais MARQUER ne suffit pas ! Il faut GAGNER aussi. Toucher ne suffit pas il faut Tuer aussi, mais je laisse ce dernier argument à l’appréciation de ce « SOLDAT » qui en retour de manivelle s’est ramassé une rafale.

    • 30 mai 2013 à 14:17 | claude (#3141) répond à Maestro

      Il faut gagner, oui, mais pas par tout les moyens. Il faut un ethique. Tuer, non !!!

  • 30 mai 2013 à 09:26 | Bardadas (#5458)

    « la population ne pèse plus rien : seul compte le besoin de vengeance des deux hommes. Un observateur notait à juste titre que le peuple malgache est devenu une sorte d’entité vide, spectrale, que les responsables politiques invoquent comme on invoquerait un fantôme »

    Malheureusement, c’est la réalité de notre époque !

    • 30 mai 2013 à 14:22 | claude (#3141) répond à Bardadas

      « vengeance des deux hommes »
      Ratsiraka et Ravalomanana ?

  • 30 mai 2013 à 10:49 | rasoulou (#4222)

    Patrick,
    Je suis totalement d’accord avec vous,

    Dans une république bananière (fanjakan’i Baroa),il n’y a ni règles de droit,ni déontologie,ni morale,ni conscience (profesionnelle ou religieuse....),ni respect de parôle donnée ou de signature......

    Chacun fait ce qu’il veut,on fait tourner à fonds la machine à distribuer de l’argent ou de bakchich,et on garde jusqu’à l’extrême le Pouvoir,confisqué au Peuple par des coups d’Etat (2002,2009).

    La loi ? Le Peuple ? on s’asseoit dessus !

    La règle est vraiment à géomotrie variable,elle est à la merci de 2 personnes (Ravalomanana et Rajoelina), c’est l’effet de mettre des tenants du fric au pouvoir,ils achètent tous le monde,à commencer par les Juges.

    Ca a commencé au « 1er tour dia vita »,la géométrie variable, ça continue avec l’histoire de CES.

    Et ça va continuer encore et encore, tant que l’Argent prend le pas sur le Droit,La Morale,la Conscience,les Règles consensuelles.

    • 30 mai 2013 à 14:24 | claude (#3141) répond à rasoulou

      Il y a pire que le manquement a la parole donnee : le fiatsarambelatsihy : Crier fort pour avoir raison, mody milatsaka pour saboter

  • 30 mai 2013 à 10:57 | plus qu’hier et moins que demain (#6149)

    Bonjour et bonne journée à tous.

    Quant tout le monde assiste comme spectateur et n’agit pas comme acteur devant un danger imminent, bonjour les dégâts : préparons-nous à payer le prix fort de notre irresponsabilité collective car la faute on peut l’attribuer certes à quelques têtes bien ciblées mais les conséquences, nous devons tous les supporter aussi bien les acteurs que les spectateurs.

    • 30 mai 2013 à 11:10 | ratiarivelo (#131) répond à plus qu'hier et moins que demain

      NIODINA sa nivadika ny cerveau dra-namana ? sa efa manomboka mihiratra FIJERY**** ????

    • 30 mai 2013 à 14:20 | claude (#3141) répond à plus qu'hier et moins que demain

      On aurait pu dire ca en 2010. Et aujourd’hui quelques poltrons veulent eliminer leurs adversaires et personne ne dit mot. On va payer le prix fort

  • 30 mai 2013 à 11:14 | Albatros (#234)

    Bonjour Patrick A.
    Je suis également d’accord avec votre analyse « sportive » de la situation.
    Des 2009, j’avais comparé le match Ravalomanana/Rajoelina à une partie de tennis dont la balle était le Peuple malgache.
    Aucun des deux ne veut perdre le match. Non pas pour le bien de la « balle » (quand elle sera usée, on fera un changement de balles comme à Roland Garros), mais pour assouvir leur soif de lauriers.
    Encore que les lauriers de la Victoire de l’Antiquité se soient transformés en monnaies sonnantes et trébuchantes.
    Quel que soit le vainqueur du match (très nul pour l’instant !!!) le vaincu pourra toujours profiter de ses gains du match (peut être à l’étranger !!!) mais le Peuple (votre ballon ovale et ma petite balle jaune) n’aura plus que la terre battue rouge et dévastée a partager avec les criquets.

    • 30 mai 2013 à 11:17 | Albatros (#234) répond à Albatros

      Il est temps que les spectateurs descendent sur le court pour arrêter ce match lamentable !!!.

    • 30 mai 2013 à 11:39 | ratiarivelo (#131) répond à Albatros

      VOEUX PIEUX ra-namana ??? asa aa ??? QUI VIVRA VERRA enga anie ???

    • 30 mai 2013 à 14:27 | claude (#3141) répond à Albatros

      Il faut demander ca a la ffkm : Elle doit parler en son nom, pas au nom des politiciens. Elle doit nous apprendre la difference entre blanc et noir

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