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Société

Trafic de bois de rose

D’autres affaires brûlantes à élucider

mardi 30 octobre 2007 | Eugène R.

Le directeur général de l’Environnement et son ministre sont laissés impunis alors que celui à qui ils ont délivré les autorisations d’évacuation de ces stocks de bois de rose croupit actuellement en prison.

Bezokiny Christian Claude, accusé d’être le seul exploitant forestier à avoir eu la faveur d’évacuer ses stocks de bois de rose, est actuellement placé sous mandat de dépôt à la prison d’Ambalatavoangy (Toamasina) après 96 heures de garde à vue. On l’a arrêté mardi 16 octobre dernier à l’aéroport d’Ambalamanasa comme un grand criminel alors qu’il se préparait à prendre un vol d’Air Madagascar en direction de Tana. Deux camions bourrés d’éléments de la brigade de recherche criminelle de Toamasina étaient venus à Ambalamanasa pour effectuer cette arrestation.

Devant ces faits, la famille et les proches collaborateurs de Bezokiny ont choisi de ne pas se taire. Eux qui sont convaincus que Bezokiny, en possession de
toutes les autorisations nécessaires à l’évacuation de ses stocks, est en train de subir des coups bas infligés par d’autres exploitants de bois précieux qui sont tout simplement jaloux. Comme contre-attaque, ils se contentent de poser deux questions : Quid de 5.000 rondins de bois de rose saisis au mois de mai 2007 et puis stockés au Palais d’Etat d’Iavoloha ? Et qu’en est-il des 14 conteneurs de bois de rose exportés en janvier 2007 vers l’île Maurice ?

Bezokiny, le fusible !

Dans cette affaire, on accuse Bezokiny pour détournement des objets saisis. La premère question est de savoir s’il y a eu ces objets saisis. Le 16 septembre dernier, 475 pièces de bois de rose appartenant à Bezokiny Christian Claude ont été embarquées dans un bateau en direction de Toamasina. Avisés de l’existance de ce bateau qui a transporté ces bois de rose en provenance d’Antalaha, des éléments de la gendarmerie locale attendaient au Port de Toamasina pour interpeller l’arrivée de la cargaison. Ces éléments de forces de l’ordre ont immédiatement ordonné la saisine des marchandises alors qu’aucun procès-verbal de saisie n’a été dressé jusqu’à présent. La saisine a été verbale.

La deuxième question est la suivante : pourquoi saisir ces 475 pièces de bois de rose alors que M. Bezokiny a été bel et bien autorisé par la décision n° 383/07/ MINENVEF/Mi du 04/06/07, signée par le Directeur Général de l’Environnement, Rakotondranony Laurent Guy, à évacuer vers Toamasina 6.000 rondins de bois de rose ?

Et voici la dernière question : qui est le plaignant dans cette poursuite policière et judiciaire ? Officiellement personne. Chose curieuse, on véhicule que la Présidence de la République se serait constituée partie civile dans cette affaire. Quoi qu’il en soit, il faut dire que si Bezokiny Christian Claude a pu mener toutes ces opération de transport et de commercialisation de bois de rose, c’est parce qu’il a eu les autorisations nécessaires du directeur général de l’Environnement et du ministre de l’Environnement. Pourquoi laisse-t-on impunis actuellement ces deux derniers responsables ?

Reccueilli par Eugène R.

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Trois « complices » à rechercher ?

Suite à cette affaire , trois opérateurs en bois précieux sont à rechercher. Il s’agit de M. Arlan, de M. Laisoa Jean Pierre et de M. Body Thierry. Ils seraient complices dans cette affaire. On les accuse d’avoir acheté des pièces de bois de rose déjà saisies. Laisoa Jean Pierre n’a pas tardé à réagir par rapport à cette inculpation : « Moi, je ne suis qu’un simple commerçant. Si je savais que ces pièces de bois de rose font l’objet de saisie, je ne les aurai pas achetées ». Pour Laisoa Jean Pierre qui revendique la vérité et rien que la vérité dans cette affaire, c’est simple : « des fonctionnaires véreux veulent faire d’eux et des autres exploitants dont les noms sont maintes fois cités dans cette affaire, des vâches à lait ».

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Stocks dûment constatés et autorisation d’évacuation

Bezokiny Christian Claude est exploitant des bois précieux depuis l’an 2000. Il était titulaire du permis d’exploiter n° 656 MEF/SG/DG/DGDRF/SGRF/EF C04.02.03 du 13 novembre 2000 (valide jusqu’au 15 novembre 2008), délivré par le ministre de l’Environnement à l’époque M. Rija Rajohnson. Il avait ce permis d’exploiter grâce à la lettre d’annulation n° 637-MEF/SG/DGEF/DGDRF/C.04/01/03 du 03/11/00 du permis d’exploiter n° 830- MEF/SG/DGEF/DGDRF/SGRF/EF/C.04/02/03 du 28/10/98 au nom de Chan Hen Wall Jean Christian. Autrement dit, Bezokiny avait été autorisé à exploiter les produits forestiers d’essences de 2e, 3e et 4e catégories sis à « Anteviala », commune rural de Lanjarivo, sous préfecture d’Antalaha, d’une contenance approximative de 900 hectares, lot anciennement attribué à Chan Hen Wall.

En 2006, un arreté interministèriel n° 16.030 interdisait l’exploitation du bois d’ébène et du bois de rose. L’article 3 de cet arrêté stipule cependant que tout stock constitué à partir d’un permis en cours de validité doit obligatoirement faire l’objet de déclaration auprès de la Direction Inter-régional de l’Environnement, des Eaux et Forêts concernés. Pour le cas de Bezokiny, un procès-verbal (n°034/07/MINENVEF/SG/DGEEF/UCM) de constatation de ses stocks de bois de rose a été dressé le 30 mai 2007 suite à une mission effectuée par des éléments de l’unité de contrôle régional d’Antalaha et de l’unité de contrôle mobile à la Direction Générale de l’Environnement, des Eaux et Forêts. Le comptage a donné en tout 11.850 pièces de bois de rose. C’est pour toutes ces raisons que Bezokiny Christian Claude, après avoir rempli toutes les conditions exigées dont la présentation d’un programme d’évacuation, a eu droit, contrairement aux autres exploitants, à l’autorisation d’évacuation en date du 4 juin 2007, signée par le ministre Koto Bernard.

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