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Editorial

Concept de défense : l’hypothèse est fausse

mardi 8 juillet 2008 |  1378 visites  | R. C.

Le président de la République, la ministre de la Défense nationale ainsi que le haut commandement militaire malgache discutent depuis hier du nouveau concept de défense pour le pays. La démarche arrive à temps car depuis 2002, l’armée est au plus mal. Un livre blanc sur la situation dans les casernes aurait été plus instructif mais visiblement, personne n’y a vraiment pensé. Donc, chacun tire le bilan qu’il veut avec ce que cela suppose d’à peu près et d’approximation sur la réalité. À l’instar de l’hypothèse de départ de beaucoup d’observateurs y compris le chef de l’Etat en personne lequel affirme que « désormais, les dangers d’agressions extérieures n’existent plus ». Ou proche de zéro. De même, d’aucuns font le rapprochement facile entre l’insécurité et la pléthore de militaires dans les rangs. Laissant ainsi entendre qu’ils sont « oisifs et inutiles, budgétivores et insatiables ». Une part de vérité existe dans tout cela. Mais l’on oublie souvent que les soldats malgaches, du haut en bas de l’échelle des grades, restent et demeurent profondément légalistes et républicains. Pour cela, il faut leur tirer le chapeau. Exception faite de l’année 2002 où certains d’entre eux, une minorité de part et d’autre des deux camps rivaux, étaient entrés en rupture de ban avec la légalité. Pour ainsi dire que l’armée fait face tous les jours à la tentation de la politique. Pour l’heure, elle reste à l’écart. Et c’est bien ainsi.

Armée de professionnels

L’hypothèse de départ dans la conception du nouveau concept de défense veut « réintroduire » l’armée dans ce qui ne la regarde pas. Le pouvoir souhaite en effet l’impliquer davantage dans le développement « parce que les menaces d’agressions extérieures n’existent plus ». C’est comme si le pays revient 30 ans arrière avec le slogan « mpitolona mitam-piadiana » ou « mpitolona manao fanamiana ». Pour cela, le régime socialisant créa le conseil militaire du développement. À cette allure, en tout cas, le président de la République semble vouloir réintroduire le loup dans le poulailler. Une éventualité que les militaires, dans leur majorité refusent. Et ils ont raison. Si l’exécutif compte vraiment à ce que l’armée participe à l’effort de « sécurisation intérieure », il doit revenir aux « fondamentaux ». C’est-à-dire, dans un premier temps, elle doit retrouver une puissance de feux égale à celle des puissances voisines, devenir une armée de professionnels, entrer dans l’ère du numérique, capable de protéger les frontières des agressions des « bateaux de pêches » asiatiques… Aussi, pour lutter efficacement contre les locations d’armes et de munitions aux « dahalo » et bandits de grands chemins, faut-il changer totalement les armes actuellement utilisées. Troquer les Mas 36, les Kalachs, etc, contre de nouveaux fusils plus performants et donc contrôlables. Ainsi, d’un coup, les sources d’approvisionnements des dahalo vont se tarir tandis que les militaires retrouveront de nouveau la fierté de servir la République.

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