Officieusement, le jeune Andry Rajoelina alias Andry TGV, a gagné les municipales de Tana avec 63,35% des voix. On n’attend donc que la confirmation du tribunal administratif d’Antananarivo pour officialiser cette victoire du PDG de la société Injet. En attendant, des analyses vont bon train sur l’avenir de la Capitale avec cette élection d’un maire qui n’est pas issu du parti au pouvoir. Pour certains analystes politiques, le nouveau magistrat de la ville des Mille serait confronté à deux obstacles dans la mise en oeuvre de son programme qu’il a développé face aux électeurs durant la campagne.
Le premier obstacle se situera dans sa relation avec le pouvoir central dont la Présidence de la République et le Gouvernement et le second au niveau des 192 fokontany que compte la Capitale. Au niveau du pouvoir central, si le président Marc Ravalomanana s’accroche à sa conviction selon laquelle une collaboration entre le pouvoir central et un maire qui n’est pas issu du parti au pouvoir est inconcevable, Tana risque de connaître le sort de Toamasina et de Fianarantsoa respectivement à l’époque de Roland Ratsiraka et de Pety Rakotoniaina.
Des chefs incontrôlables
Au niveau des Fokontany considérés comme structure de base du développement, le nouveau maire Andry Rajoelina risque de ne pas avoir la mainmise car ce n’est pas lui, le maire, qui désigne les chefs de Fokontany. Avec l’entrée en vigueur du décret 2007-151 du 19 février 2007, ce sont les chefs de districts, personnalités désignées par les chefs de région sur proposition conjointe du ministre de l’Intérieur et du ministre de la Décentralisation, qui désignent les chefs Fokontany et peuvent mettre fin à leur fonction. Or, avec l’atmosphère politique qui prévaut après les municipales du 12 décembre dernier, il est difficile de croire que les six chefs de district de Tana (un par Arrondissement) qui sont ainsi directement placés sous l’autorité hiérarchique du chef de région, consultent le maire Andry TGV (qui pourrait avoir ses propositions en tant que maire) avant de désigner les 192 chefs Fokontany de la Capitale. À cette allure, c’est le développement de la Ville qui va en pâtir. Personne n’y aura intérêt. Les ressources propres de la commune ne suffiront pas pour couvrir les coûts des actions permettant de faire d’Antananarivo une Capitale moderne. Par ailleurs, le pouvoir central n’a pas intérêt à bloquer le développement de Tana. D’ailleurs, cette victoire de Andry Rajoelina secoue déjà le fondement du régime en place.
En tout cas, plus d’un attendent impatiemment la première mesure prise par le nouveau maire dans le cadre de la mise en oeuvre de son programme.
