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Société

Amnesty International : Rapport 2011 sur la situation des droits humains dans le monde

samedi 14 mai 2011

Fiche pays Madagascar

Chef de l’État : Andry Nirina Rajoelina

Chef du gouvernement : Camille Albert Vital

Peine de mort : abolie en pratique

Population : 20,1 millions

Espérance de vie : 61,2 ans

Mortalité des moins de cinq ans (M/F) : 105 / 95 ‰

Taux d’alphabétisation des adultes :70,7 %

Des violations des droits humains – arrestations illégales, détention arbitraire, recours excessif à la force contre des manifestants et attaques contre des journalistes et des dirigeants de l’opposition, entre autres – ont été commises par les forces de sécurité, qui bénéficiaient d’une impunité quasi totale. Des opposants au gouvernement ont été jugés dans le cadre de procès non conformes aux normes d’équité.

Contexte

La situation politique restait instable et la communauté internationale s’est montrée incapable de résoudre la crise politique qui avait débuté en décembre 2008. Des négociations tenues à Pretoria se sont soldées par un échec. Le pays était toujours suspendu des instances régionales et internationales.

Plusieurs ministres ont été démis de leurs fonctions par Andry Nirina Rajoelina, chef de l’État et de la Haute Autorité de transition (HAT). Les tensions restaient vives au sein de l’armée. Quatre membres des forces de sécurité, peut-être davantage, ont été tués par balles en mai lors d’affrontements au camp militaire de Fort Duchesne. Plusieurs hauts gradés et 22 gendarmes au moins ont été arrêtés par la suite. Une mutinerie a éclaté le 17 novembre, jour de la tenue d’un référendum national. Plusieurs officiers ont annoncé la création d’un « Conseil militaire pour le salut du peuple ». Ils se sont rendus plus tard aux autorités de la HAT.

Plusieurs explosions ont eu lieu en octobre, notamment dans les locaux du ministère des Affaires étrangères.

Une Commission électorale nationale a été mise en place en mars. Un référendum national s’est tenu en novembre et des élections locales ont été organisées en décembre. Une élection présidentielle était prévue pour 2011. Les autorités ont interdit toute manifestation publique durant les périodes électorales.

Utilisation excessive de la force et homicides illégaux

Les forces de sécurité ont dispersé avec violence les manifestations publiques organisées régulièrement par l’opposition, et des personnes ont été tuées ou blessées. Les auteurs de ces violences n’ont pas été poursuivis.

Un étudiant au moins a été tué par un membre des forces de l’ordre lors d’une manifestation à l’université d’Antsiranana en avril. Aucune enquête indépendante n’a été conduite.

Arrestations et détentions arbitraires

Des opposants politiques à la HAT et des partisans de l’ancien président Marc Ravalomanana ont été arrêtés et placés arbitrairement en détention par les forces de sécurité. Des personnes arrêtées en 2009 étaient toujours en détention. Dix-huit prisonniers au moins ont effectué une grève de la faim.

Arrêté en avril 2009, Ralitera Andriamalala Andrianandraina, ancien directeur de la Sécurité de la Haute Cour constitutionnelle, était toujours détenu à la prison d’Antanomora. Il a été condamné en août par un tribunal pénal d’Antananarivo à une peine de deux ans d’emprisonnement avec sursis pour mise en danger de la sécurité de l’État, entre autres chefs d’accusation. Il n’a cependant pas été remis en liberté car les autorités l’accusaient d’être impliqué dans le meurtre d’une employée de librairie, commis en avril 2009 à Ambohijatovo. Ce nouveau procès n’avait pas été programmé à la fin de l’année. Sa santé s’est détériorée durant sa détention et il a effectué un séjour à l’hôpital à la mi-janvier.

Ambroise Ravonison et Harison Razafindrakoto, deux membres de l’opposition, ont été arrêtés par des agents de la HAT en mai alors qu’ils participaient à une émission de radio à Antananarivo. Les deux hommes ont été frappés. Accusé d’avoir injurié le président de la HAT, Ambroise Ravonison a été placé en détention à la prison d’Antanimora durant deux semaines, puis condamné à une peine de huit mois d’emprisonnement avec sursis. Harison Razafindrakoto a été remis en liberté.

Le 8 octobre, Jaky Ernest Rabehaja, l’un des leaders d’une grève de magistrats menée en octobre, a été arrêté et forcé à monter à bord d’une voiture des forces de sécurité. Il a été relâché un peu plus tard dans les faubourgs d’Antananarivo.

Liberté d’expression – journalistes

Des journalistes ont cette année encore été soumis à des manœuvres d’intimidation et à des actes de harcèlement. Les organes de presse privés et ceux perçus comme ayant des liens avec l’opposition ont été pris pour cibles. Trois stations de radio au moins ont été interdites.

Le 6 octobre, des fonctionnaires du ministère de la Communication ont fermé la station Fototra, une radio détenue par Saraha Georget Rabeharisoa, la présidente du Parti vert de Madagascar, qui avait annoncé peu auparavant sa candidature à l’élection présidentielle.

En mai, 10 employés de Radio Fahazavàna, une station appartenant à l’Église réformée de Madagascar (FJKM), ont été arrêtés et placés en détention, tandis que la radio était frappée d’interdiction par le ministère de la Communication. Ces personnes ont été remises en liberté conditionnelle en septembre. La radio, elle, était toujours fermée à la fin de l’année.

Procès inéquitables

Le procès des personnes accusées d’avoir commis des homicides illégaux le 7 février 2009 au palais présidentiel d’Ambohitsorohitra a débuté en juin. Au moins 19 personnes ont été condamnées à des peines d’emprisonnement. Le procès n’a pas été conforme aux normes d’équité internationalement reconnues. Certains prévenus n’ont pu exercer leur droit à la défense, leur droit de contester la légalité de leur détention, leur droit d’être entendus équitablement et leur droit de se défendre en personne ou de se faire assister par un avocat.

Le 28 août, un tribunal d’Antananarivo a condamné l’ancien président Marc Ravalomanana et huit autres personnes aux travaux forcés à perpétuité. Ils avaient été déclarés coupables d’avoir participé aux homicides illégaux du 7 février 2009 à Antananarivo. Un mandat d’arrêt a été émis contre l’ancien chef de l’État, qui a été condamné par contumace. Des membres du barreau malgache ont émis des critiques concernant le déroulement du procès.

Source : Amnesty International

12 commentaires

Vos commentaires

  • 14 mai 2011 à 08:46 | repoblikanimadagasikara (#4788)

    C’est un début !
    Mais, ça résume un peu trop rapidement plus de deux ans de calvaire de la population malgache...

  • 14 mai 2011 à 15:54 | Albatros (#234)

    Amnesty International !!!. Combien de divisions ?.

    Trêve de plaisanterie. Je retiendrai de ce rapport ; le taux de mortalité des moins de 5 ans et le taux d’alphabétisation des adultes que je comparerai avec celui du Kerala en Inde (90%).

    Il y a encore du chemin à faire pour un VRAI changement.

  • 14 mai 2011 à 17:40 | Rivohanitra (#142)

    Peine de mort : abolie en pratique ?

    Ce serait plutôt en théorie non ?

    Le 7 février 2009, pour accéder aux pouvoirs, Rajoelina and Co ont tiré à balles réelles. Ils ont réussi à tuer de façon volontaire des manifestants de leur propre camp. Ces jeunes sacrifiés étaient pour la plupart issus des bas quartiers de Tananarive.

    Sacrifices humains ou peine capitale contre les pauvres ?

    Bien à vous tous.
    Rivohanitra

    • 14 mai 2011 à 21:02 | ROAD (#5617) répond à Rivohanitra

      ne dites pas trôp de bétises. est-ce que vous avez oublié que ce s’étaient les mercénaires de votre bien aimé « DADA » qui ont tué ces personnes. je ne crois pas que des malagasy osent tuer des malagasy comme ce qui s’était passé le 07 février quelque soit sa position politique ou les ordres qu’ils ont recus.

    • 15 mai 2011 à 20:06 | jack-no (#1477) répond à ROAD

      « je ne crois pas que des malagasy osent tuer des malagasy »

      bonsoir,

      depuis quand la garde présidentielle, avec les kalach, tirait du 9m/m ? ce type de munition est pour les uzi, chères à alain ramaroson. rappelles-toi la belle uzi suspendue au porte manteau de son bureau.

      de plus, le 26 janvier, qui a envoyé des pilleurs puis des incendiaires dans les dépôts Tiko ?

      réfléchis, documentes-toi et analyses.

      jacques

  • 14 mai 2011 à 17:54 | sahymijoro (#5567)

    J’INTERPELLE LES RESPONSABLES DE LA SÉCURITÉ PUBLIQUE ET DU MINISTÈRE DE LA COMMUNICATION

    Mesdames et Messieurs,

    Vous savez mieux que quiconque que le personnel de la RADIO FAHAZAVANA de l’Eglise Réformée à Madagascar (F.J.K.M.) a été arrêté le 20 mai 2010 vers le début de la soirée, détenu à la prison d’Antanimora, puis après moultes demandes de libération ont pu, enfin, bénéficié d’une liberté provisoire ! Ce qui veut dire que ces journalistes peuvent être arrêtés à tout moment selon le bon vouloir des autorités. Tandis que tout le matériel de la Radio Fahazavana, récemment offert par le Council for World Mission (Communauté protestante d’envergure mondiale issue des anciennes missions protestantes britanniques telles que la « vénérable » London Missionary Society et la Presbyteruan Mission, dont la F.J.K.M. est membre fondatrice) fut saisi arbitrairement, sans aucun« acte » juridique légal fut systématiquement « pillé » par des hautes personnalités du régime de la H.A.T. (dont je tairai les noms) dans les locaux de la Brigade Criminelle d’Anosy. Devant tels faits la justice observe un « mutisme total » malgré les requêtes pressantes de la F.J.K.M., craignant, peut-être, de faire paraître à la barre des accusés ces hautes personnalités du régime bévéficiant d’une « impunité » presque absolue ! Ces faits constituent les preuves irréfutables que l’arbitraire est devenu la base du régime de la H.A.T. et la « Justice » malgache n’est nullement indépendante, n’en déplaise à Madame lChristine Razanamahasoa, cette femme ministre inamovible du régime !

    Je défie quiconque mettre en doute ce que je viens d’annoncer !

    • 14 mai 2011 à 18:16 | Jipo (#4988) répond à sahymijoro

      Sahymmijoro , bonsoir et merci pour cette information, est ce que vous énoncez, est arrivé à l’ambassade Américaine, lors de la dernière visite des trois mouvances à cette dernière ?
      De toute manière, avec le costume qu’ a taillé Amnesty International à la HAT, à part la reconnaissance d’un pouvoir totalitaire ou en passe de le devenir, ( tous les ingrédients étant réunis ), je doute que la CE puisse avaliser un régime pareil , sans aller à l’encontre du grand frère ricain .
      La reconnaissance, on ne la demande pas , on la mérite, et ce n’est pas en démarchant, tous les ministères de la planète , que cela effacera le passif ,qui ne cesse de s’accroître , mais bien en prenant le problème à bras le corps, et là ou il se trouve : sur place .

    • 14 mai 2011 à 20:53 | Mafybe (#5534) répond à sahymijoro

      SAHYMIJORO, merci pour votre courage, et moi je vous crois, sans même vérifier. Mais ne vous inquiête pas on les aura, tôt ou tard, et la vengeance sera proche, rapide et disrète. Misaotra Tompoko.

    • 14 mai 2011 à 21:20 | ROAD (#5617) répond à sahymijoro

      est- que les journalistes sont au dessus de la loi ?
      est-qu’ils ont d’immunité ? est qu’on ne peut pas les arrêter même s’ils font des choses illégales ?

  • 14 mai 2011 à 18:06 | fozafôbia (#5274)

    J’ai entendu des responsables de la F.J.K.M. dire que l’une des hautes personnalités du régime de la H.A.T. est elle-même membre communiante (Mpandra ny Fanasan’ny ompo) au sein de la Paroisse Internationale de la F.J.K.M. dont l’édifice cultuel est sis à Andohalo, dont je tairai aussi le nom ! Mais un « fidèle » de la F.J.K.M. qui contribue à piller ou à spolier les biens de sa « communauté » me fait réfléchir ! ... Mais une autre personnalité très connue a pu aussi s’approprier d’une partie de ce matériel de la Radio Fahazavana, cette dernière bien que chrétienne appartient à la communauté catholique romaine ! Mais serait-elle excusable que la première ? ...

  • 14 mai 2011 à 20:57 | Mafybe (#5534)

    Chers COMPATRIOTES,
    Amnesty International, est une organisation indépendante et apolitique. La HAT ne peut pas nier ou démentir le rapport de cette organisation. Donc, cette vision est internationale, et j’espère que ça mettra une pression sur la HAT, pour une election rapide et transparente.

  • 14 mai 2011 à 21:29 | ROAD (#5617)

    rapport de l’Amnesty international ? Même les malagasy qui vivent à madagascar ne voient pas les réalités chez nous. comment un organisme international peut-il faire un rapport sur la situation à mada ? bon ou mauvais, je n’y crois pas

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