À propos de l’indépendance de la Justice

« On a beau écrire dans toutes les Constitutions l’indépendance de la justice mais comment faire pour assurer cette indépendance ? Changer l’autorité judiciaire en pouvoir judiciaire pour être au même niveau que le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif, lui confère-t-il cette indépendance à la justice ? Ou bien porter le nom d’autorité juridictionnelle et de fonction juridictionnelle l’empêche d’avoir cette indépendance ? » Ce sont les questionnements et réflexions de l’ancien ministre de la Justice et garde des Sceaux, Imbiky Anaclet, qui est aujourd’hui une des personnes ressources de la commission Constitution pour les assises régionales et nationale. Intervenant à la Télévision nationale ce lundi 1er juin, Imbiky Anaclet a, entre autres insisté sur l’indépendance du juge, sur ses comportements et sur le combat qu’il doit mener quotidiennement.

En tout cas, selon Imbiky Anaclet, le peuple n’acceptera pas une justice totalement indépendante tant que les juges et magistrats ne sont pas convaincants et ne rassurent pas dans leur comportement et l’exercice de leur fonction. En d’autres termes, d’après Imbiky Anaclet, l’indépendance se mérite. Mais poursuit-il, il faut aussi considérer les autres pouvoirs qui octroient cette indépendance, en l’occurrence le pouvoir législatif. Il faut aussi que les juges luttent pour cette indépendance, car « l’indépendance se conquiert » affirme Imbiky Anaclet.

En d’autres termes, il revient à la charge des juges et magistrats de persuader l’opinion et le peuple de la nécessité ou du caractère impératif de leur indépendance réelle, pour que ce soit la société civile elle-même qui réclame et lutte pour l’indépendance de la justice. Car il faut reconnaître et avouer que l’indépendance de la justice réduit le pouvoir de l’exécutif et du pouvoir politique.

Recueilli par Bill