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Société

Pédophilie

24 % des clients sont des étrangers

samedi 10 mai 2008 | Nivo T. A.

L’exploitation sexuelle commerciale des enfants (ESEC) constitue une de pires formes du travail des enfants. Rien que dans la région de DIANA, selon les statistiques avancées par le BIT/IPEC (Bureau International du Travail/ Programme International pour la lutte contre le travail des enfants), 68% des victimes sont en provenance de la circonscription d’Antsiranana. Ce phénomène existe dans différentes régions surtout dans les villes côtières.

L’on a appris que 57% des enfants victimes d’exploitation sexuelle ne sont pas scolarisés et 70% d’entre eux, âgés de 12 à 15 ans ont abandonné l’école à la classe de 7è seulement. La plupart de ces enfants sont issus des familles vulnérables. Il y a également ceux dont les parents sont divorcés ou séparés.
La dernière enquête effectuée par le BIT/IPEC a révélé que les filles victimes de l’ESEC sont payées en numéraire et 55% gagnent plus d’Ar 10.000 par passe. Les hôtels sont les lieux privilégiés de ses enfants avec près de 34 %, suivis des bars (23%), les maisons de passe (22%) et enfin chez les clients ou les amis. En général, ce sont les fonctionnaires et les employés des entreprises, sans parler des étudiants, qui sont les principaux clients consommateurs. 76 % sont de nationalité malgache et 24 % des étrangers.

La pauvreté et l’ostracisme, la prostitution dans la famille et l’exclusion sociale constituent, entre autres, les facteurs d’attraction à cette exploitation sexuelle. Dans certains cas, les parents obligent leurs enfants à se prostituer ou à être exploités à des fins commerciales.

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- Lutte contre l’exploitation sexuelle : 460 enfants ciblés à Mahajanga

Non à l’exploitation sexuelle des enfants. L’Association pour la Promotion de Boeny (APB) en partenariat avec le BIT/IPEC met en œuvre un programme consistant au renforcement des capacités humaines et professionnelles dans le cadre de la lutte contre le travail et l’exploitation sexuels des enfants à Mahajanga.

Les enquêtes effectuées auprès des ménages de Mahajanga par le BIT/IPEC ont avancé le fait que 43% des enfants, dont 99% sont des filles, ont été victimes de l’exploitation sexuelle. Ces chiffres démontrent l’ampleur de ce problème social. Ce qui a amené l’APB et le BIT/IPEC à chercher et trouver des moyens pour faire sortir ces enfants de ce « calvaire ».

Ainsi, l’APB offre une formation en hôtellerie et tourisme pour les jeunes filles victimes ou prévenus de l’exploitation sexuelle. Durant 18 mois du projet, 460 enfants de 13 à 18 ans seront ciblés dans la circonscription administrative de Mahajanga. 360 d’entre eux (tout sexe confondu) n’ont pas été scolarisés. La formation dispensée par le centre de l’APB s’étale sur une période de 3 mois à 2 ans. Jusqu’à maintenant, 180 enfants non scolarisés ont déjà bénéficié de cette formation et 140 sont en cours de formation à l’Ecole des Métiers du Tourisme et de l’Hôtellerie à Mahajanga.

Par ailleurs, une campagne de sensibilisation axée sur les méfaits du travail précoce et de l’exploitation sexuelle, l’importance de l’éducation et du planning familial a été menée par l’équipe de l’APB.

A la fin de la formation, les enfants effectuent de stage dans les entreprises partenaires de l’APB ou sont embauchés dans ces entreprises ou encore appuyés dans la recherche de financement de son projet auprès des agences de micro-crédit.

  • Témoignage d’une jeune fille

Alice Manarcquise, résidant à Mahajanga : « J’ai dû m’adonner à la prostitution précocement car j’ai été avec un homme marié alors que j’avais seulement 16 ans. En effet, j’ai dû me débrouiller toute car mes parents n’avaient pas la possibilité de satisfaire mes besoins quotidiens. Puisque l’homme marié ne passait chez moi qu’une fois par semaine et n’a pas pu satisfaire mes besoins financiers, j’étais obligé de sortir la nuit pour gagner de l’argent. La passe variait entre Ar 15.000 et Ar 20.000. C’est l’APB qui m’a incité à abandonner ce travail de sexe tout en offrant une formation en tourisme et hôtellerie pour que je puisse acquérir des atouts professionnels »
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